
« Enfin nous avons
pu fermer l'œil et dormir dans la nuit d'hier, car le calme a régné après
l'intervention des services de sécurité qui ont mis fin aux batailles rangées
qui nous ont fait passer plusieurs nuits blanches », déclarent des habitants de
l'UV n° 14 à Ali-Mendjeli (Constantine), une zone secouée depuis plusieurs mois
par de violents affrontement entre bandes rivales. Avant-hier, donc, en fin
d'après-midi, un renfort des services de sécurité (BRI, et autres agents de
recherches en civil), soutenus par plus de 200 policiers antiémeutes, a été
dirigé vers cet endroit pour faire le ménage. Après avoir occupé les lieux, les
policiers sont montés sur les toits où ils ont récupéré plusieurs dizaines de
bouteilles en verre qui servaient à la fabrication de cocktails Molotov ainsi
que d'autres barres de fer et armes blanches.
Aussi, nous
signale-t-on que les policiers ont découvert des fûts d'essence soigneusement
cachés. Comme d'habitude, les belligérants se sont évaporés dans la nature à la
vue des renforts qui ont afflué vers l'UV n° 14, certains se sont enfuis vers
la forêt limitrophe alors que d'autres se sont enfermés chez eux. En tout cas,
l'intervention énergique des services de sécurité a permis de ramener le calme.
On ne doute pas, parmi les habitants, que ce calme restera précaire tant qu'on
n'aura pas traité de façon radicale les causes à l'origine des ces violences
qui se perpétuent depuis l'Aïd El Adha, se taisant par moments et reprenant à
l'improviste, surtout lorsque l'étau sécuritaire se relâche. Mais on ne cache
pas une certaine satisfaction de voir les autorités locales se pencher sur leur
terrible existence. Car, avant-hier même, peu avant le déploiement des services
de sécurité, le wali a constaté de visu les dégâts en effectuant une visite sur
les lieux en compagnie de plusieurs hauts responsables de la Sûreté de wilaya
et de la gendarmerie. « Le calme est revenu, mais pour combien de temps encore
? Le scénario s'est répété à maintes reprises depuis le déclenchement des
hostilités ; au moindre relâchement de la présence policière, rebelote !»,
relèvent les habitants du quartier en question. Plus grave encore, ces
comportements mafieux font tâche d'huile, et à d'autres unités de voisinage la
loi de la jungle se propage. Hier même, des témoins parlent d'un jeune homme
armé d'une épée longue de plus d'un mètre qui rackettait les taxis clandestins
en plein centre d'Ali-Mendjeli, au vu et su de tout le monde !