« La lutte contre
le marché informel ne doit pas être conjoncturelle», nous a déclaré, hier, le
secrétaire chargé de la communication au sein de l'Union générale des
commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), M. Boucherit Abdelkader, en marge de
la cérémonie d'installation du nouveau coordinateur du bureau de wilaya de
l'UGCAA à Constantine, en l'occurrence M. Bouhenguel Mohamed Laïd, qui a
remplacé son collègue Guerraiche, ce dernier restant quand même membre du
bureau. Notre interlocuteur a appelé à «une prise en charge et l'insertion dans
un cadre légal des jeunes versés dans cette activité de l'informel qui, selon
lui, tend à devenir un phénomène totalement incontrôlable.
«D'autant plus
qu'elle gêne considérablement les commerçants honnêtes», a-t-il ajouté. Et de
rappeler les propositions faites par son organisation d'installer les
commerçants informels dans les anciens locaux des Souks el-fellah, des
anciennes Galeries algériennes, en construisant de nouveaux marchés couverts en
nombre suffisant et dans des espaces aménagés, dotés de toutes les commodités
et qui soient viables pour leurs activités. «Ceci, estime notre interlocuteur,
pour ne pas les amener à la longue à se détourner des sites proposés par les
pouvoirs publics et revenir aux anciens emplacements, comme cela s'est passé à
Constantine pour le site du Polygone dans lequel on a déménagé les marchands
informels de la rue Didouche Mourad (ex-rue de France). Malheureusement, a-t-il
déploré, les communes n'ont pas suivi et se sont gardées de trop s'impliquer
dans la lutte contre le phénomène des marchés informels. «Nous disons cela même
si les commerçants informels n'entrent pas dans le schéma organique de notre
organisation, mais l'UGCAA veut collaborer avec les pouvoirs publics pour
trouver les meilleures solutions pour le traitement et la résolution de ce
problème national», a considéré M. Boucherit. Evoquant le cas des commerçants
intégrés dans les marchés couverts dont la construction a été terminée et qui
ont été récemment livrés dans plusieurs communes, mais que les commerçants ont
refusé d'intégrer à cause des conditions draconiennes figurant dans les cahiers
des charges qu'ils ont refusé également de signer, le secrétaire national du
syndicat des commerçants chargé de la communication a cité le cas typique du
marché de la cité Boussouf de Constantine et a estimé qu'il doit y avoir «une
équité, de la transparence et surtout de la rationalité dans la distribution et
l'accès aux carrés aménagés dans ces marchés». Dans le même cadre de
l'organisation de l'activité commerciale de distribution de gros au niveau
national pour lutter plus efficacement contre le marché informel, M. Boucherit
a évoqué la création des marchés de gros dans le secteur de l'alimentation
générale en Algérie, «promesse maintes fois répétée par le ministère du
Commerce, mais qui tarde à se réaliser si l'on considère le peu d'empressement
pris par l'administration pour faire aboutir ce dossier». Et d'annoncer que son
organisation, l'UGCAA, vient d'installer, en date du 19 mars 2014 et sous son
égide, la Fédération nationale de l'alimentation générale de gros. «Et nous
allons poursuivre la structuration des commerçants du secteur, en procédant à
l'installation des bureaux de la fédération dans toutes les wilayas, qui auront
pour objectif d'encadrer et organiser le commerce de gros en activant sous
l'ombrelle de l'UGCAA», indique M. Boucherit Abdelkader.