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Le trafic ferroviaire
était paralysé hier pour la troisième journée consécutive sur tout le réseau
national.
L'avis aux travailleurs affiché hier dans les gares par la direction dont les termes évoquent «avec amertume l'arrêt de travail observé depuis le 24 mars par le collectif des gares et inspection des trains, et ce malgré les engagements de la direction générale d'appliquer sans réserve tous les accords collectifs signé avec son partenaire social portant sur l'augmentation des salaires et/ou sur la revalorisation du régime indemnitaire», n'a pas eu l'effet escompté, en l'occurrence «le retour à la normalisation de la situation dans les plus brefs délais», comme le souhaitait la direction de la SNTF ainsi que la Fédération nationale des cheminots, co-signataire de cet avis. «Les travailleurs, revendiquant les 36 mois de rappel sur salaires demandent à la direction générale de la SNTF un engagement écrit pour débloquer la situation», indiquent les représentants des travailleurs de la Société nationale des transports ferroviaires que nous avons pu joindre hier. Cette exigence est assortie d'une plateforme de revendications de quatre points dont «la non retenue sur salaires aux travailleurs grévistes». «Au lieu de prendre acte de nos doléances, reconnaître leur légitimité et procéder à la signature d'un PV avec les représentants des grévistes regroupés dans une cellule de crise où seront détaillées les modalités d'application ou de versement des rappels de 36 mois et d'arrêter une date au début des négociations sur les modalités de leur versement, à condition de ne pas dépasser le 27 avril 2014, on nous sort un avis qui ne peut en aucun cas influencer la décision de la poursuite de la grève», indiquent des syndicalistes. Ajoutant dans ce sens que «l'alibi de l'incapacité de l'entreprise à débloquer les rappels des 36 mois ne tient pas la route, car la SNTF est avant tout un service public et c'est aux pouvoirs publics de satisfaire notre droit». De son côté, dans sa déclaration d'hier à l'APS, le secrétaire général de la section syndicale de la gare Agha (centre d'Alger), Abdelhak Boumansour, insistera à dire que «la grève des cheminots continuera jusqu'à ce que la direction générale de la SNTF écrive noir sur blanc qu'elle reconnaît notre droit aux 36 mois de rappel sur salaires. Sans cela, il n'y aura pas de reprise de travail». Interrogé sur l'ultimatum du 27 avril, M. Boumansour a répondu que «les représentants des travailleurs ont accordé un mois à la direction afin qu'elle prenne ses dispositions. C'est un délai suffisant pour que la direction se mette à table et négocie», estimera-t-il. De nombreux autres grévistes soulignent que le fait «d'avoir accepté la nouvelle grille des salaires, même si elle était en notre défaveur, ne signifie nullement que nous accepterons que la direction de l'entreprise prenne la liberté de nous verser six mois de rappel en nous privant de trente-six autres mois !». Le directeur général de la SNTF, M. Yacine Bendjaballah, a déclaré au premier jour de la grève que ?'la direction n'a pas les moyens financiers de satisfaire cette demande pour 12.000 agents'' que compte l'entreprise. Assurant dans ce sillage que ?'nous allons soumettre tout cela à la tutelle». Pour rappel, les travailleurs de la SNTF avaient observé en 2011 un débrayage de plusieurs jours pour revendiquer une hausse des salaires avec effet rétroactif dont le versement du rappel à partir de 2009. Notons sur un autre plan que la paralysie du trafic ferroviaire a complètement perturbé les déplacements des dizaines de milliers de travailleurs et de voyageurs et que «les difficultés financières» de la SNTF ne se sont que de plus en plus aggravées par les pertes sèches dans le contexte de cette grève. |
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