Depuis que la Banque de développement locale (BDL) a décide de doubler le
montant offert pour chaque gramme d'or, déposé comme gage, c'est la ruée sur
cette structure. La banque qui offrait auparavant 1.000 dinars contre chaque
gramme d'or mis en gage, offre actuellement 2.000 dinars contre chaque gramme
d'or. Des centaines de citoyens, poussés par la pauvreté, arrivent chaque jour
à l'aube, de toutes les wilayas de la région-ouest, pour renforcer une file
d'attente constituée d'une foule agglutinée depuis 6h du matin. Le long de la
rue qui mène à l'agence, il est impossible de faire un pas. Près de 300
personnes font le pied de grue ; près de la banque. La petite salle où sont
placées des dizaines de chaises s'avère exiguë. Hommes, femmes et jeunes filles
hypothèquent divers bijoux en or, avec une rente remboursable dans un délai de
6 mois. Des milliers de familles, dans le besoin, recourent à ce moyen auprès
des agences de la Banque de développement local existant sur l'ensemble du
territoire national, à savoir dans cinq wilayas : Annaba, Oran, Constantine et
2 à Alger. D'autre mesures ont été prises pour permettre aux citoyens de
déposer leurs bijoux. Auparavant, la banque n'acceptait que les bijoux locaux
et poinçonnés. Actuellement, tous les bijoux en or sont acceptés. «Au lieu de
vendre mes bijoux à 3.000 dinars le gramme (prix de l'or cassé), je préfère les
déposer à la banque, et quand j'aurai les moyens je les récupèrerai», dira
cette dame rencontrée sur les lieux. « Lahdayade lechedaid», littéralement (les
métaux précieux pour les situations difficiles, ou de crise), un dicton bien
connu chez nous qui prend, ici, toute sa signification. « J'ai besoin d'argent,
c'est pour ça que je fais appel au prêt sur gage», lance d'emblée une dame,
veuve ayant 3 filles et 2 garçons à sa charge, venue d'Arzew. « Je gage mes
bijoux pour ne pas les vendre à moitié prix. De plus, je préfère qu'une banque
me prête de l'argent plutôt qu'un membre de mon entourage », réplique une autre
femme, mère au foyer résidente à Oued Tlélat.