
Les travailleurs de l'unité Texalg spécialisée dans la production de fil
à coton, située à Chaab Erssas, ont observé hier un sit-in à l'intérieur de
l'usine pour protester contre le non payement de deux mois de salaire et
menacent de déclencher une grève dès aujourd'hui avec organisation d'un
rassemblement devant la direction générale à Alger. Le non règlement des deux
mois de salaire (février et mars), est en totale violation d'un accord signé
par la direction générale qui stipule son payement à terme échu le 10 de chaque
mois, a affirmé le chef de la section syndicale, M. Mahsen. Et celui-ci
d'indiquer que l'accord en question a été signé il y a juste trois mois, ce qui
a permis de mettre fin à un long mouvement de protestation et de débrayage.
Selon notre interlocuteur, « le drame dans cette affaire c'est que nous sommes
totalement abandonnés à notre triste sort et le directeur général, mis au
courant de nos problèmes, s'en est lavé les mains nous renvoyant au directeur
de l'unité de production et celui-ci est introuvable et on ne sait plus à quel
saint nous vouer ni à qui s'adresser. La dernière fois où nous avons pu
approcher le directeur de l'unité pour lui soumettre nos réclamations, il nous
avait déclaré qu'il ne peut rien faire, cela ne dépendant pas de l'autorité
locale». Il poursuit que les 218 travailleurs de l'usine se retrouvent dans des
conditions sociales des plus précaires qu'ils dénoncent et s'insurgent contre
cette situation qui est devenue insupportable pour eux et pour leurs familles.
La plupart de ces travailleurs, ajoutera-t-il, ont des femmes et quatre à cinq
enfants à charge et ne savent plus où donner de la tête. «Ainsi, juste
avant-hier et en désespoir de cause, nous sommes allés manifester devant le
cabinet du wali pour lui demander d'intervenir et de faire pression sur les
gestionnaires de Texalg pour nous régler le retard des deux mois de salaire et
prendre en charge l'usine qui périclite d'année en année», ajoute Mahsin. Et de
faire savoir, dans ce sillage, qu'il existe un gros problème de
commercialisation en raison essentiellement de la concurrence déloyale, selon
lui, du fil d'origine chinoise «qui est de piètre qualité qui ne vaut pas notre
produit (fait en coton), mais qui est vendu à un prix moins cher et s'écoule
plus facilement et fait de l'ombre à notre production. Dans ce cadre, nous
demandons d'activer le programme de modernisation du secteur textile décidé par
le gouvernement, mais qui se fait désirer malgré le fait qu'il constitue la
seule parade efficace contre la concurrence du produit importé», estimera-t-il.
Nous avons essayé de prendre contact avec la direction générale de Texalg et la
direction de l'unité de Chaab Erssas pour plus de renseignements, mais en vain.