Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Après l'opération sécuritaire de Tébessa : Trois terroristes abattus près de la frontière algérienne

par Moncef Wafi

Trois terroristes appartenant, vraisemblablement, au groupe ?Ansar Asharia' ont été tués, hier, par les forces de sécurité tunisiennes, au cours d'une opération antiterroriste, dans l'ouest du pays. Selon les premiers éléments d'information, « deux sont tunisiens alors que le troisième est un étranger, probablement un algérien ».

« La police a encerclé une maison dans la région de Jendouba et tué trois terroristes », a déclaré Mohamed Ali Aroui, le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Cette opération sécuritaire, qui a eu lieu dans une région proche des frontières avec l'Algérie, intervient, quelques jours après celle menée par les forces de sécurité algériennes, vendredi après-midi, à El Ma Labiod, à 40 km, au sud de Tébessa.

La proximité chronologique de ces deux opérations suggère un rapprochement « sécuritaire » entre les deux pays, en matière de lutte contre le terrorisme. Il souligne, également, l'importance des échanges d'informations entre les services de sécurité algériens et tunisiens, principe auquel les deux capitales ont adhéré. Lors de la visite début février de Mehdi Jomaâ, le tout nouveau Premier ministre tunisien, à Alger, l'un des dossiers névralgiques discutés est celui du volet sécuritaire, de l'aveu même de l'homme fort du gouvernement tunisien qui a déclaré, sentencieusement, que «la sécurité de l'Algérie est celle de la Tunisie, et vice versa». La proximité des fiefs terroristes tunisiens avec les frontières Est de l'Algérie pose, indéniablement, un problème d'infiltration des éléments armés de l'intérieur du territoire tunisien vers l'Algérie. L'opération de ce vendredi, déclenchée sur la base d'informations, a permis d'éliminer sept terroristes qui ont pénétré sur le sol algérien par la frontière Est, à bord d'un véhicule tout-terrain, près d'El Ma Labiod.

Le groupe armé, qui comprendrait des étrangers, a été encerclé après s'être enfui vers le mont Boudjelal, abandonnant le véhicule à la vue des gendarmes gardes-frontières (GGF). Parmi les morts, figure Debbar Abdelkamel alias «Abou Djaafar».

Selon le communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), le chef terroriste était à la tête des groupes armés qui sévissaient dans la région du Sud-Est algérien. Les forces de sécurité ont récupéré, à l'issue de cette opération, un lot d'armes et de munitions constitué essentiellement de 7 kalachnikovs, des grenades, 2.500 cartouches et des appareils de communication et de vision. Pour rappel, à la mi-février, 4 personnes, dont 2 gendarmes, avaient été tuées, dans cette même région de Jendouba par un groupe armé. Selon le communiqué du ministère tunisien de l'Intérieur, 2 passagers d'une voiture interceptée par le groupe armé, un gardien de prison et un civil ont été tués. Informée du faux barrage, une patrouille de la Garde nationale s'était rendue sur place tombant dans un guet-apens tendu par 4 éléments du groupe terroriste tuant 2 gendarmes et en blessant autant, rapporte la même source d'information qui précise que des «opérations de sécurité» sont en cours pour localiser le groupe armé. La proximité du lieu de l'embuscade avec la frontière algérienne, à une quarantaine de kilomètres, est une autre indication de la présence des éléments d''Ansar Asharia', principale organisation terroriste, activant en Tunisie et soupçonnée d'être derrière les attentats meurtriers qu'a connus le pays, depuis la révolution de janvier 2011, tout le long du tracé frontalier. Cette proximité géographique inquiète, au plus fort, les autorités algériennes qui craignent un embrasement sécuritaire à leurs portes Est.

Alger, consciente du danger des infiltrations, n'a pas attendu l'élection d'un nouveau gouvernement tunisien pour sécuriser sa bande frontalière, en mobilisant d'importantes forces de sécurité et en offrant, au départ, sa coopération, à Tunis.