Une centaine d'agents de carrefours, recrutés depuis mai dernier par la
SETRAM pour organiser la circulation sur les 89 carrefours traversés par le
tramway d'Oran, ont observé hier matin un sit-in devant la direction de cette
société sise sur la route de Sidi Maârouf pour exiger leur intégration dans des
postes permanents.
La colère des 312 agents de carrefours couvait en fait depuis plusieurs
semaines, suite à la circulation d'informations sur un «projet de licenciement
de 65 agents en fin de contrat». Les représentants concernés avaient menacé de
mener une grève ouverte pour revendiquer la « permanisation » de tous les
agents de carrefours qui défient tous les jours les conditions climatiques les
plus pénibles pour assurer la sécurité des voyageurs du tramway et des usagers
de la route. Ils sont présents de 5h00 du matin jusqu'à 23h00 sur les
carrefours. Soleil de plomb, pluie battante, températures glaciales?ces jeunes
agents sont obligés de rester concentrés plusieurs heures pour prévenir tout
éventuel accident pouvant se produire à cause du non respect de la
signalisation. Ils ne sont armés que de leurs plaques de «stop» à la main pour
organiser la circulation. Et, souvent, ces jeunes agents doivent faire preuve
de patience face aux sautes d'humeur des automobilistes. Grâce à leur
vigilance, nombre d'accidents de circulation ont été évités de justesse sur le
tracé du tramway. Les délégués des concernés que nous avons rencontrés hier
matin devant la direction de SETRAM, semblaient décidés à aller jusqu'au bout
de leur mouvement de protestation jusqu'à l'intégration de tous les agents de
carrefours dans des postes permanents. «Nous sommes prêts à travailler dans
n'importe quel poste. Nous voulons seulement des contrats CDI», lancent les
contestataires. Des responsables de SETRAM ont essayé de raisonner les
protestataires, mais ces derniers ont à l'unanimité exigé un engagement de la part
de leur direction avant de suspendre le mouvement. Un responsable français de
SETRAM que nous avons interrogé à refusé de répondre à nos questions. Un autre
responsable de la direction de marketing présent sur les lieux a, de son côté,
estimé que ce mouvement de protestation est un «problème interne». Ce jeune
cadre qui a fait preuve de discernement et de retenue à commenter ce mouvement
de contestation, a toutefois, devant notre insistance, révélé que la SETRAM n'a
pas engagé un projet de compression des effectifs. Il s'agit, selon lui, d'une
«mauvaise interprétation» faite par les agents de carrefours des nouvelles
dispositions prises par la société. La SETRAM a en effet soumis les 312 agents
de carrefours à un entretien annuel d'appréciation (EAP) qui a pour but de
«fixer des objectifs à atteindre au personnel pour une période déterminée, et
leur évaluation pour le passé, en fonction de l'ensemble des priorités, des
connaissances des comportements et aptitudes». Les délégués des concernés
estiment, quant à eux, que ces entretiens ne sont en fait qu'un «prétexte de
licenciement». Un autre cadre de la direction de SETRAM a affirmé, de son coté,
que la société travaille pour préserver le maximum de postes de travail. Il a
confié que seuls les agents «indisciplinés ou qui n'ont pas donné entière
satisfaction» seront renvoyés par la société.