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Achaque échéance électorale et plus spécifiquement celles des présidentielles, la jeunesse se voit courtisée par les candidats et les animateurs de leurs campagnes, qui lui promettent monts et merveilles en cas de victoire. Des promesses vite oubliées par les vainqueurs avec pour conséquence d'aviver les désillusions et la frustration au sein de cette jeunesse dépitée d'être réduite à ne servir que de marchepied à ceux qui briguent d'arriver au pouvoir ou à le conserver. Les candidats à la prochaine élection présidentielle ne failliront pas à ce procédé électoraliste et même pour certains d'entre eux il apparaît déjà qu'il sera l'axe central de leur campagne électorale. Pour preuve, Abdelmalek Sellal qui a étrenné son costume de chef de la campagne du président candidat a entamé celle-ci en présidant samedi un meeting rassemblant des jeunes rameutés à la coupole du 5 Juillet par des organisations estudiantines et du mouvement associatif et sportif acquises au quatrième mandat. Le candidat Benflis a fait de même en s'adressant à un auditoire tout aussi juvénile ce même samedi. Dans les deux cas, les orateurs n'ont pas été avares dans la reconnaissance du « mérite » de la jeunesse du pays et la promesse qu'elle ne sera pas oubliée si elle contribue à leur octroyer la victoire qui leur permettrait de mettre en œuvre leurs programmes de gouvernement. Susciteront-ils pour autant l'adhésion de cette jeunesse et sa participation au scrutin ? Rien n'est moins sûr tant les jeunes Algériens manifestent du rejet radical à l'endroit de l'exercice de leur devoir de citoyens électeurs qu'ils justifient en faisant grief aux acteurs politiques ayant exercé le pouvoir ou y aspirant d'être à leur égard dans la tactique de la tromperie en leur faisant miroiter en période électorale d'attrayantes mesures en leur faveur qu'ils renient aussitôt celle-ci passée. Face à cette jeunesse, Ali Benflis peut invoquer qu'elle ne doit pas préjuger de la sincérité de ses engagements à son égard, car n'ayant nullement eu l'opportunité d'en faire la démonstration pour ne pas avoir exercé la magistrature suprême. Pour les animateurs de la campagne du président candidat, il leur faudra convaincre cette jeunesse que ce que celui-ci a fait en sa faveur en quinze années de présidence vaut d'être poursuivi. Ce samedi donc, les jeunes, leurs problèmes et leurs aspirations ont été au cœur de l'entame par les deux camps donnés pour être les véritables compétiteurs de l'élection présidentielle du 17 avril. Chacun ayant conscience que le comportement de cette catégorie de la société algérienne sera décisif, compte tenu de son poids électoral. D'où que Benflis en son nom propre et Sellal au nom de celui du président candidat ont égrené à leurs auditoires respectifs une litanie de promesses par lesquelles ils espèrent capter la sympathie de la jeunesse et la convaincre de se déterminer en leur faveur. Sauf qu'il est aléatoire de prétendre faire renaître l'espoir au sein d'une jeunesse qui l'a perdu au constat que les portes pour sa participation effective, et non par délégation, à la conduite des affaires du pays lui sont fermées. Et ce ne sont pas les faunes d'éternels opportunistes qui s'agglutinent autour des candidats qui vont la convaincre que cette fois-ci l'élément jeune se les verra ouvrir. |
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