Plus d'une centaine de gardes communaux, venus de plusieurs wilayas, ont
tenu un sit-in hier devant le cabinet du wali de Constantine, pour, disent-ils,
se «démarquer totalement des décisions prises lors de la réunion du 9 mars en
cours, entre le ministère de tutelle et de prétendus représentants des gardes
communaux, car nous ne reconnaissons que la seule signature de la coordination
nationale des gardes communaux présidée par Hakim Chouaïb», indiquent les
manifestants. Selon le représentant des protestataires, «les gardes communaux
que vous voyez là viennent de 43 wilayas et ont organisé ce sit-in pour
dénoncer ces manœuvres, qu'ils considèrent comme un coup porté à la
coordination et la commission désignée par la base pour discuter avec le ministère
de l'Intérieur. Et c'est pourquoi, notera-t-il, nous refusons les dispositions
prises dans leur globalité et dans leurs détails, et nous disons clairement que
ceux qui ont signé en notre nom ne représentent qu'eux-mêmes. Et nous allons
remettre au wali une pétition de dénonciation et de démarcation dans ce sens».
Dans ce sillage, ajoutera-t-il, et «en raison de la présente période
préélectorale qui est propice aux manœuvres de toutes sortes de la part de gens
mal intentionnés, nous tenons à nous démarquer également des allégations
rapportées par une certaine presse, à savoir que les gardes communaux sont
contre le 4e mandat. Ces déclarations sont complètement fausses, pour la simple
raison que notre organisation est indépendante des partis, des organismes et
des associations, qui s'opposent et qui appellent au boycott. Nous tenons à
faire savoir que notre coordination ne dépend d'aucun syndicat et d'aucun
organisme du patronat ainsi que de toute partie en rapport avec la politique»,
souligneront-ils. Précisant dans ce sens que «la coordination des gardes
communaux n'a pas de couleur partisane, ne soutient personne et n'est opposée à
personne. Nous avons nos problèmes qui ne se limitent pas à l'insertion
professionnelle, mais concernent le logement social, l'augmentation de la
pension de retraite insuffisante, le payement des heures supplémentaires non
réglées et ce, depuis 1994, et non pas depuis seulement 2010 comme l'ont
accepté les faux représentants qui ont signé indûment en notre nom». En fin de
matinée, les protestataires ont pu remettre leur pétition au chef de cabinet et
se sont dispersés dans le calme. A Bouira, les gardes communaux sont revenus
hier à la contestation, en se rassemblant devant le siège de la wilaya. Devant
un nombre important de gardes communaux, leur porte-parole et coordinateur
national, M. Aliouat Lahlou, a pris la parole pour fustiger ceux qui parlent en
leur nom alors qu'ils ont leurs propres délégués. L'orateur a tenu à dénoncer
ce qu'il a appelé «les manipulations qui visent à diviser le mouvement des
gardes communaux». Il fera savoir que son mouvement se prépare à organiser des
sit-in et des marches les jours à venir. D'autres rassemblements de gardes
communaux ont été organisés dans les wilayas d'Aïn Defla, Blida, Boumerdès, Chlef,
Djelfa, Médea, Tipasa, pour des revendications purement socioprofessionnelles»,
selon des représentants de la corporation cités par l'Aps. «Nous ne céderons
sur aucune de nos revendications légitimes, dont les heures supplémentaires
effectuées depuis 1994», a indiqué M. Lakhal Ahmed, représentant de la
corporation au niveau de la wilaya de Djelfa. A Tipasa, une délégation des
gardes communaux a été reçue par un représentant de la wilaya à qui a été
remise une copie de leur plateforme de revendications.