Le plus vieux
parti de l'opposition, le Front des Forces socialistes (FFS) a enfin affiché sa
position par rapport à la présidentielle. «Ni participation, ni soutien, ni
boycott». Le FFS appelle à la reconstruction d'un consensus national autour
d'un programme et d'un calendrier de transition. Le conseil national du FFS
s'est réuni hier en session extraordinaire au siège du parti pour marquer le
refus de ses militants de participer au scrutin du 17 avril prochain. «Pour le
FFS, participer dans de telles conditions est inconcevable», affirme le premier
secrétaire national du FFS, Ahmed Betatache, en se contentant de faire une
lecture intégrale du communiqué du parti. Les militants du FFS se disent
persuadés que «nous sommes toujours dans une république des décideurs pour qui
les élections ne sont qu'une formalité pour imposer leurs options». L'option du
boycott a été également rejetée par les militants du parti de Hocine Aït Ahmed.
«Même si elle est respectable, l'option ne constitue pas à elle seule une
alternative». N'ayant pas présenté un candidat pour les élections du 17 avril,
le FFS s'accroche au mot d'ordre de reconstruction d'un consensus national pour
aller vers une transition démocratique et pacifique. Car, selon le FFS, la
problématique qui se pose aujourd'hui, est «comment sauver le pays, consolider
l'Etat, enraciner les libertés et défendre le pluralisme sans sauver le système
?». «Le FFS ne compte toujours pas sauver le système au nom du patriotisme,
mais il n'oublie toujours pas le patriotisme au nom de la démocratie». Le FFS
affirme qu'il est beaucoup plus préoccupé par l'après 17 avril, et par la
nécessité d'organiser une transition intelligente. Les militants du parti
reconnaissent que le chemin n'est pas facile. Mais pour eux, il ne faut surtout
pas tomber dans les radicalisations violentes comme celles qu'a vécues notre
pays. Et de citer les expériences qui se déroulent actuellement dans certaines
régions, le cas de l'Egypte, la Libye, le Soudan, l'Ukraine.
Le FFS est
catégorique. «Notre choix est irréversible, toutes nos actions s'inscrivent
dans une logique de changement pacifique». Le vieux parti de l'opposition croit
au génie algérien. Pour le FFS, l'Algérien est capable de trouver les chemins
du consensus pour une issue à la crise.