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Présidentielle : Les partisans du boycott veulent occuper le terrain

par Ziad Salah

Trois premiers responsables de partis politiques, deux représentants de deux autres formations politiques et une personnalité politique indépendante, candidate à l'élection de 17 avril mais qui s'est retirée à la dernière minute, se sont retrouvés jeudi dans l'après-midi pour arrêter une démarche commune. Il s'agit de Ahmed Benbitour, des premiers responsables du RCD, d'Ennahada et du MSP et des représentants du Jil Jadid et du FJD. La rencontre s'est soldée par un communiqué dont nous détenons une copie et a arrêté une feuille de route pour ces partis couvrant au moins le mois de mars courant. Le dénominateur commun de ces partis et personnalités politiques nationales, d'obédiences politiques diverses, est le rejet de la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat. Par conséquent, ils appellent au boycott du scrutin du 17 avril prochain.

Le communiqué, cosigné par les présents à la rencontre de jeudi et rendu public dans l'après-midi d'hier, appelle dans son troisième point «le peuple algérien à boycotter massivement ces élections, qui consacrent la médiocrité, la fraude et la corruption et à contribuer massivement à un changement pacifique». S'agissant des candidats qui doivent disputer le poste à l'actuel locataire d'El-Mouradia, le communiqué les invite «à se retirer de la farce électorale dont le résultat est connu d'avance au vu du parti pris de l'administration et des différentes institutions en faveur du président candidat». Autrement «la participation à ce scrutin n'est qu'une caution à un processus porteur d'un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays».

Mais les plus importantes décisions prises lors de cette rencontre sont de caractère pratique, c'est-à-dire d'investissement du terrain. La première, prévue le 12 mars prochain, est «le rassemblement des directions des partis politiques et personnalités nationales prônant le boycott au Monument Riadh El Fath, à 11h». La seconde est «un meeting populaire le vendredi 21 mars à 15 h à la salle Harcha à Alger pour appeler au boycott des élections». Les signataires du communiqué mettent en garde dès à présent l'administration locale contre le refus de l'octroi de cette salle et tient pour témoin l'opinion publique nationale et internationale. Par ailleurs, les initiateurs de cette démarche envisagent de désigner une commission qui préparera le terrain à une réflexion dans le cadre d'une Conférence sur l'avenir du pays et les mécanismes de transition démocratique.

Sur un autre plan, le communiqué condamne les violences subies par les militants du mouvement Barakat, sans citer ce mouvement, qui ont essayé et réussi à casser le mur de la peur en investissant la rue par deux reprises au courant de cette semaine. Aussi, le communiqué rejette «la politique de pourrissement et d'événements préfabriqués notamment dans certaines régions du pays et qui ne vise rien d'autre qu'à faire passer des projets douteux et mettre les citoyens devant le fait accompli». Probablement, les signataires de ce texte visent la région du M'zab et la Kabylie où un jeune a été tué accidentellement «suite à une erreur», acte que le RCD a fortement condamné.