L'intégration du secteur privé de la
Santé, dans le système national de la Santé publique, est devenue une
nécessité, pour le ministère, qui veut redresser la situation dans les
établissements privés de Santé. Latifa Zaidi, inspectrice centrale au ministère
de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a expliqué, hier,
à la Radio nationale, que le ministère compte faire participer le secteur privé
de la Santé à une réforme globale. Même si l'aspect réglementaire, relatif à la
gestion, la création et le fonctionnement des établissements de Santé privés
existe, le ministère veut mettre de l'ordre dans ce secteur et l'intégrer dans
la politique sanitaire nationale.
Plusieurs arrêtés et décrets régissent le
fonctionnement des ces établissements de Santé privés, dont ceux assurant des
prestations médicales spécifiques, comme les centres de diagnostic,
d'hémodialyse, de procréation médicalement assistée, ou les centres de
diabétologie. «Le ministère de la Santé insiste sur la réorganisation des
établissements de Santé, et une meilleure gestion de ces établissements, qu'ils
soient privés ou publics», assure-t-elle. D'autant qu' «on envisage d'intégrer
le privé dans le système national de Santé, par une complémentarité, entre les
deux secteurs, en matière d'offres de soins », a-t-elle expliqué, ajoutant que
«le privé peut contribuer à l'amélioration des équipements, des ressources
humaines, et doit répondre à une offre précise de soins». Mieux, le ministère
pense que «le secteur privé de la Santé doit être intégré dans une démarche
globale», et qu'il considère que «le secteur privé est un allié stratégique qui
doit être intégré au secteur public et répondre aux objectifs nationaux de
Santé». Par ailleurs, une réorganisation sera opérée dans le fonctionnement des
établissements hospitaliers privés, a assuré la même responsable, indiquant
qu'actuellement, il existe, en Algérie, 67 établissements privés de Santé ou
cliniques qui assurent divers soins, et 166 cliniques, en cours de réalisation.
«C'est vrai qu'on assiste, donc, à l'émergence d'établissements privés». Selon
Latifa Zaida, des cliniques privées qui seront prises en infraction,
relativement à l'activité complémentaire, feront l'objet de sanctions pouvant
aller jusqu'à la fermeture de l'établissement. Plus concrètement, elle a
annoncé que le ministère va geler cette disposition de l'activité
complémentaire jusqu'à révision de cette loi, instituée «pour valoriser les
salaires des personnels hospitaliers». Aujourd'hui «que les salaires se sont,
nettement, améliorés, dans le secteur hospitalier public, nous n'avons plus
besoin de cette activité complémentaire», a-t-elle déclaré. C'est également «un
des problèmes posés aux gestionnaires des établissements privés, qui sont
invités à réfléchir sur des solutions à proposer, aux prochaines assises, pour
repenser le système national de la Santé». Enfin, sur la question importante
des tarifs des prestations médicales, Latifa Zaidi a reconnu que les tarifs du
secteur privé sont excessifs, et qu'ils datent de 1987. «La révision des tarifs
(de santé) privés est urgente», a-t-elle estimé, relevant qu'il s'agit d'un
travail en partenariat avec le ministère du Travail et de la Caisse de sécurité
sociale. «Le but est d'unifier la tarification, dans un système de
contractualisation et de réforme hospitalière, pour répondre aux standards
internationaux», a-t-elle souligné, avant d'annoncer que «nous allons vers un
tarif unifié des prestations (médicales) qui seront imposés, s'il le faut, au
privé». Les Assises nationales de la Santé sont prévues les 2 et 3 avril
prochains.