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La formation continue des enseignants décriée : Défections en cascade et pétition pour une promotion systématique

par Sofiane M.



La formation continue, initiée par le ministère de l'Education nationale au profit des maîtres d'écoles primaires et des enseignants du moyen, ne semble pas faire l'unanimité, à Oran, parmi les enseignants concernés dont nombreux viennent de boycotter les cours pour dénoncer, selon leurs propos, le contenu des enseignements dispensés qui ne répondent pas aux besoins pédagogiques réels des enseignants et l'absence des plus élémentaires moyens didactiques.

Une pétition circule, actuellement, entre les enseignants concernés qui réclament une promotion systématique, à la catégorie 14 pour les maîtres d'écoles primaires et la catégorie 15 pour les enseignants du cycle moyen et, essentiellement, pour les stagiaires «retraitables».

Les délégués des concernés exigent, aussi, que la formation continue soit écourtée. «C'est honteux ! Une bonne partie d'entre nous sont des enseignants qui ont sacrifié une vingtaine d'années dans l'Education. Nous avons été ballottés entre le campus universitaire «Taleb Mourad» (ex- IGMO) et l'université d'Es Senia, avant de nous orienter vers l'USTOMB qui nous a consacré deux amphithéâtres, à la faculté de l'Architecture. Le premier couac a été le contenu des enseignements dispensés qui ne répondent, nullement, aux besoins pédagogiques réels des enseignants. Nous avons une expérience dans l'Enseignement, nous avons, seulement, besoin de réactualiser quelques notions en didactique et psychopédagogie. Le deuxième problème que nous avons rencontré est l'absence des moyens didactiques pour assurer les cours. Est-t-il possible de suivre un cours en informatique sans micro-ordinateurs?», s'interroge cet enseignant de la langue arabe dans le moyen. Une autre enseignante du primaire dénonce l'absence de restauration pour les stagiaires dont certains viennent d'Arzew, Oued Tlélat, Béthioua.... «La formation commence à 8h pour se poursuivre jusqu'à 17h. Certains doivent se lever à 6h du matin pour se rendre à l'USTOMB. La dernière fois, une enseignante diabétique a perdu connaissance suite à une hypoglycémie. Cette situation a poussé nombreux enseignants à boycotter les cours. Il y a des défections, en cascade, parmi les enseignants, surtout dans les rangs des retraitables», affirme notre interlocutrice. A noter que les cours sont dispensés en alternance, tous les samedis.

Le ministère de l'Education a consacré 5 milliards de DA pour la formation de 214.000 enseignants, de différents paliers, à travers le territoire national, dans le but d'élever le niveau et la qualité de l'enseignement. Ce projet interministériel, associant le ministère de l'Enseignement supérieur et la direction générale de la Fonction publique, prend en charge la formation de plus de 27.000 maîtres d'école primaire et 31.000 professeurs d'Enseignement moyen, en plus de la formation, à distance, de plus de 3.000 maîtres d'école primaire et 14.000 professeurs d'Enseignement moyen. Cette formation vise l'amélioration de la qualification et la consécration du professionnalisme des différentes fonctions éducatives (enseignement, évaluation, orientation, inspection, gestion...). L'objectif fixé est de mettre à la disposition du système éducatif, des enseignants ayant les valeurs et les qualités humaines requises, une culture générale appréciable, une formation académique suffisante, une formation pédagogique solide, une maîtrise des TIC et une connaissance suffisante en sciences de l'Education.