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Les menaces de sanctions économiques et de boycott du G8 de Sotchi
brandies par les Occidentaux n'impressionnent pas le président russe Vladimir
Poutine qui s'est exprimé hier dans une conférence de presse à Moscou. Alors
que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, était à Kiev pour soutenir le
nouveau régime ukrainien et promettre une aide d'un milliard de dollars, le
président russe s'est montré peu impressionné par les menaces de sanctions.
Avec une appréciation de base : ce qui s'est passé à Kiev, avec l'aide des Occidentaux, n'est pas une « révolution» mais un coup d'Etat. «Il ne peut y avoir qu'une seule évaluation de ce qui s'est passé en Ukraine : c'est un coup d'Etat anticonstitutionnel et une prise de pouvoir par les armes». Pour Vladimir Poutine, Viktor Ianoukovitch continue d'incarner la légalité même s'il ne lui croit pas un avenir politique. Le président russe a estimé qu'il n'était pas nécessaire d'envoyer des troupes en Ukraine «pour le moment», mais la Russie se réserve le droit de le faire «si l'est du pays est touché par la même anarchie que Kiev, a déclaré mardi le président russe Vladimir Poutine en soulignant qu'une demande du président légitime en exercice étant déjà à notre disposition. A notre avis, c'est tout à fait légal». Il a également nié l'intervention de soldats russes en Crimée en affirmant que ce sont des forces locales d'autodéfense qui ont pris le contrôle de bases militaires ukrainiennes et de bâtiments publics. «Expérimentations de laboratoire» En Crimée «si les habitants nous appellent à l'aide, nous nous réservons tous les droits pour intervenir». Le président russe a accusé les Occidentaux d'avoir poussé la situation «jusqu'à l'anarchie, jusqu'à un coup d'Etat anticonstitutionnel et une prise de pouvoir par les armes, en plongeant le pays dans le chaos?». Selon lui, les Occidentaux agissent comme un « laboratoire quelconque dont le personnel se livre à toutes sortes d'expérimentations sur des rats sans se rendre bien compte des conséquences». Quant aux menaces de sanctions économiques agitées par les Américains, il estime qu'elles seraient contreproductives et nuiraient à leurs initiateurs. Dans un «monde contemporain où tout est interdépendant et tous dépendent l'un de l'autre, on peut, certes, causer du tort à un autre, mais le préjudice sera réciproque». Quant au G8 de Sotchi, prévu en juin, la Russie est prête à l'organiser mais que si les Occidentaux ne souhaitaient pas y participer, «ils n'y étaient pas obligés». Les sanctions économiques ne font d'ailleurs pas l'unanimité du côté des Occidentaux, la Grande-Bretagne n'envisageant pas de soutenir des «sanctions commerciales» contre la Russie ou de fermer la City aux Russes. La veille, le président américain Barack Obama a jugé que «la Russie est du mauvais côté de l'Histoire». De Tunis, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué que les menaces de sanctions ne feront pas changer la position de Moscou.« Notre position est honnête et comme elle est honnête on n'en changera pas [...] Nous avons toujours été opposés aux politiques de sanctions unilatérales. J'espère que nos partenaires vont comprendre le caractère contre-productif de telles actions». BRAS DE FER Moscou, qui ne reconnait pas la légitimité du pouvoir à Kiev, ne veut pas lui faire de cadeau. Gazprom a annoncé qu'il mettra fin dès avril à la baisse du prix du gaz russe vendu à l'Ukraine.» Etant donné que l'Ukraine ne remplit pas ses obligations, ne remplit pas les accords sur l'octroi d'un rabais signés dans un avenant au contrat, Gazprom a décidé de ne pas prolonger la durée de ce rabais et ce, dès le mois prochain», a indiqué le PDG de Gazprom, Alexeï Miller. La partie de bras de fer se poursuit même si les propos de Vladimir Poutine ont été interprétés par les marchés comme un signe de désescalade. L'Ukraine est déstabilisée. La séquence de Kiev a été perçue à Moscou, non sans raison, comme une menace pour les intérêts stratégiques de la Russie. La forte présence des éléments d'extrême-droite dans le nouveau pouvoir à Kiev a été perçue avec inquiétude par les russophones du pays. Ce qui se passe en Crimée et dans l'est du pays est une réplique prévisible. Malgré le climat de guerre froide qui s'est installé, le dialogue n'est pas tout à fait rompu. La Russie a surtout montré aux Occidentaux qu'ils ne pouvaient pas changer les cartes sans elle. Et encore moins contre elle en Ukraine. |
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