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Le président Bouteflika a déposé hier après-midi au Conseil constitutionnel son dossier de candidature à la présidentielle du 17 avril prochain. Un membre de la coordination, chargée de la collecte de signatures au profit du président sortant, a indiqué à l'APS que plus de quatre millions de signatures ont été collectées à travers les 48 wilayas du pays et auprès d'élus locaux, du Parlement et des citoyens. Avant l'arrivée de Bouteflika, les cartons de formulaires individuels de signatures ont été acheminés dans une dizaine de fourgons. Les candidats ont jusqu'à aujourd'hui à minuit une minute pour déposer leurs dossiers. Au siège du Conseil constitutionnel, et jusqu'à hier, cinq candidats avaient déposé leurs dossiers de candidature. Certaines dispositions de la loi électorale, et notamment le contenu de l'article 136 de cette loi, étaient au centre d'une polémique. Il s'agit en effet de l'une des 14 conditions fixées par la constitution pour le dépôt par le candidat de son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel. La question était posée autant par les observateurs que par les partis politiques en course pour cette présidentielle, et cela portait sur l'interrogation de savoir si le président Bouteflika allait lui même déposer son dossier de candidature. Selon le directeur général du Centre des études et recherches constitutionnelles, Mohamed Bousoltane, qui intervenait hier dans la matinée sur la radio nationale, «le texte de cette disposition, en arabe puisque c'est la version authentique, parle de dépôt de dossier par le candidat». «L'article 23 de la loi électorale parle de dépôt par le candidat de son dossier de candidature», a-t-il ajouté, précisant que «le communiqué du Conseil constitutionnel de 2009 a ajouté dans cet article - par lui-même». «La loi est là, ce n'est pas réglable, le communiqué du Conseil constitutionnel de 2009 repris en 2014 mentionne entre parenthèses - que le candidat doit déposer (le dossier de candidature) lui-même», explique encore M. Bousoltane, qui estime que «le cas ne s'est pas encore présenté, (donc) pour moi il n'y a pas de problèmes». En outre, une autre des 14 conditions exigées par la loi électorale pour qu'un candidat soit éligible, est qu'il soit en bonne santé, un certificat de bonne santé à l'appui. D'autre part, le candidat doit présenter soit une liste comportant au moins six cents signatures individuelles de membres élus (assemblées populaires ou parlementaires) réparties au moins à travers vingt-cinq wilayas, soit une liste comportant 60.000 signatures individuelles au moins d'électeurs inscrits sur une liste électorale, alors que le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1.500. A partir de mercredi, les responsables de cette opération de recueil et d'examen des dossiers de candidatures «à la candidature» à la présidentielle du mois d'avril prochain, auront dix jours pour traiter tous les dossiers et déterminer officiellement ceux des candidats qui seront éligibles officiellement à ce scrutin. Par ailleurs, les retraits des candidats à cette échéance politiques se poursuivent, puisque après Sofiane Djillali, c'est au tour de Ahmed Benbitour, ex-chef de gouvernement et candidat indépendant, ainsi que Mohamed Tahar Yala, général à la retraite, d'annoncer, hier lundi, qu'ils ont décidé de renoncer à la course à la présidentielle. Le désormais ex-candidat Benbitour a assuré lors d'une conférence de presse avoir récolté les signatures exigées par la loi pour la validation de son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel, mais qu'il a finalement opté pour le retrait de cette présidentielle. «Nous estimons que notre participation à la prochaine élection présidentielle sera infructueuse pour notre action politique, d'une part, et pour le pays d'une autre part», a soutenu M. Benbitour, ajoutant que le retrait de la course «servira davantage le pays». «Le retrait de la compétition pour la présidentielle ne signifie pas que nous mettons fin à notre activité politique ou que nous allons nous reposer», s'est expliqué M. Benbitour pour qui «l'heure est à une action politique d'un autre ordre dans le cadre d'un programme que nous ambitionnons» de mettre en œuvre. Il a souligné «la nécessité du changement de tout le système de gouvernance et non de personnes». La réalisation d'un tel objectif passe selon lui par «un changement dans la vision, la nature et les méthodes de gestion des affaires du pays». «Le changement n'est dirigé ni contre une personne, ni un groupe de personnes, ni une institution quelconque». Il a proposé «l'élaboration d'une feuille de route qui définit le projet de changement du système de gouvernance et les étapes de sa mise en œuvre, et la définition des principes qui guideront les parties prenantes à ce projet». Il a proposé également la préparation d'un pacte social comme base de la nouvelle Constitution où sera banni le monopole du pouvoir par des groupes immoraux et/ou incompétents. On rappelle enfin qu'après le RCD et le MSP notamment, le Majd a également annoncé qu'il se retire de cette présidentielle. |
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