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![]() ![]() ![]() ![]() Aujourd'hui
mardi 04 mars est le dernier jour du délai accordé constitutionnellement aux
candidats à la candidature pour l'élection présidentielle pour le dépôt de
leurs dossiers auprès du Conseil constitutionnel. Quatre postulants ont déjà
accompli l'obligation. Il s'agit chronologiquement de Moussa Touati, Abdelaziz
Belaïd, Zeghdoud et Louiza Hanoun qui ont en commun d'être des chefs de partis.
Apparemment, ne sont attendus pour les rejoindre avant la date butoir que trois ou quatre autres postulants n'ayant pas été contraints de jeter l'éponge faute d'avoir réussi à rassembler le nombre de signatures indispensables. Sont évidemment parmi les attendus l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour et Fawzi Rebaïn, chef du parti AHD 54, mais ceux dont l'arrivée au siège du Conseil constitutionnelle focalise l'intérêt médiatique sont bien entendu le président candidat Abdelaziz Bouteflika et l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis. Les deux dont on ne peut soupçonner qu'ils ont rencontré de la difficulté à rassembler le nombre imparti de signatures ont à l'évidence opté pour entretenir le suspense jusqu'aux dernières heures du délai légal. Non par coquetterie pour l'un comme pour l'autre mais par subterfuge entrant dans la guerre psychologique qu'ils se livrent. Ils se sont adonnés à la même ruse de guerre s'agissant de l'annonce officielle de leurs candidatures. L'un et l'autre ayant différé celle-ci dans l'espoir que l'adversaire se déclarerait le premier. La candidature de Benflis valant pour Bouteflika son pesant d'or en terme de valorisation de la compétition électorale, il a dû certainement penser enlever les dernières hésitations que son compétiteur le plus crédible aurait entretenues sur sa participation en maintenant le plus longtemps possible le doute sur la sienne et en laissant enfler les supputations qui le donnaient pour y avoir renoncé faute du consensus sur elle entre les clans du pouvoir. Dans ce jeu de poker menteur entre ces deux rivaux potentiels, c'est bien entendu le président candidat qui dispose de la plus grande marge de manœuvre. Pour aussi certain qu'a été Benflis que sa collecte des signatures ne poserait pas problème, il a dû néanmoins faire l'annonce de sa candidature avant le président sortant pour donner le temps à ses partisans d'aller les solliciter et surtout d'anticiper les tracasseries et autres entraves qu'ils rencontreraient de la part d'une administration dont il n'a pas la naïveté de faire confiance à sa neutralité. En se réservant d'aller au dernier moment devant le Conseil constitutionnelle, les deux candidats sont dans la même logique d'intox, l'un à l'égard de l'autre. D'autant que chacun s'est fixé pour objectif de remettre au Conseil constitutionnel une masse de signatures destinée à démontrer que leur candidature respective est portée par une adhésion populaire qui serait un plébiscite anticipé annonciateur de leur performance électorale le 17 avril. Il n'en demeure pas moins que ce duel auquel ont commencé à se livrer les deux personnages avant même que ne s'ouvre la campagne électorale n'a en rien intéressé la majorité de l'opinion publique dont l'intérêt est de plus en plus capté par l'agitation politique suscitée par le front du refus d'un quatrième mandat et ses appels au boycott actif d'une élection présidentielle dont le résultat ne pourrait être que la concrétisation de cette perspective décriée comme allant être mortifère pour la nation. |
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