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OGGAZ: Grève de la faim annoncée de 17 salariés licenciés de la cimenterie

par Sofiane M.



Les dix-sept employés de la cimenterie Lafarge à Oggaz, dans la wilaya de Mascara, suspendus à titre conservatoire depuis le 28 novembre 2013, menacent d'entamer dès dimanche prochain une grève ouverte de la faim. Les représentants des 17 employés, qui se sont déplacés dimanche à notre rédaction, ont affirmé que toutes leurs tentatives pour trouver un règlement à l'amiable avec la direction ont été sans suite. «La direction ne veut pas de réconciliation. Après nous avoir licenciés abusivement à titre conservatoire, la direction a déposé trois plaintes en pénal, social et civil contre nous pour des motifs non fondés. Elle a été heureusement déboutée par la justice. Nous avons finalement obtenu acquittement devant le tribunal pénal de Sig pour la plainte déposée par la direction pour «entrave à la liberté du travail». Quant à la plainte déposée au social pour grève illégale, la chambre administrative a prononcé un non-lieu, alors que pour la plainte avec constitution de partie civile pour le dédommagement de 23 milliards de centimes, la direction a été déboutée. Nous avons également procédé à des démarches administratives pour contester notre suspension conservatoire de 90 jours sans passer par le conseil de discipline ce qui est une violation de la réglementation en vigueur. Une séance de réconciliation sera tenue mardi 4 mars avec la DRH de la cimenterie à l'inspection du travail de la wilaya de Mascara, mais cette réunion ne devra apporter rien de meilleur vu que la direction vient d'introduire un appel en pénal», affirme un représentant des 17 travailleurs concernés.

Les trois délégués que nous avons rencontrés ont assuré que la grève ouverte de la faim qui sera entamée dimanche sera poursuivie jusqu'à la réintégration de tous les employés licenciés abusivement par la direction de cette cimenterie. Il est à notre que la section syndicale UGTA de la cimenterie Lafarge avait été dissoute début décembre dernier par l'Union de la daïra de Sig pour «non-respect des recommandations et orientations de l'instance dirigeante du syndicat». La décision de la dissolution de la section syndicale avait été prise suite «à l'incapacité des syndicalistes de l'usine de mettre un terme au conflit opposant la direction de la cimenterie et une partie des travailleurs des départements de production et de maintenance». Les représentants des travailleurs avaient déposé une pétition portant les signatures de 323 employés au niveau de l'Union locale de Sig pour réclamer l'annulation de la décision de dissolution de la section syndicale de l'entreprise.

Les travailleurs de cette cimenterie avaient, rappelle-t-on, mené un mouvement de protestation de plusieurs jours fin novembre pour dénoncer le «management sauvage» dont sont victimes les employés. Ils avaient protesté contre la déliquescence de leur situation socioprofessionnelle. Des centaines de travailleurs avaient bloqué l'accès de la cimenterie. A l'origine de ce débrayage, la réduction du bonus annuel, une prime que les travailleurs perçoivent chaque année pour objectif atteint. Les délégués des travailleurs ont aussi dénoncé «les licenciements abusifs et la pression exercée sur les ouvriers avec une charge d'horaire dépassant tout entendement».