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Du nouveau dans l'aménagement des îles Habibas

par R. L.

Le projet d'aménagement et de revalorisation des îles Habibas, situées au nord-ouest d'Oran, est entré dans sa phase active, a-t-on appris mardi à Oran auprès du Commissariat national du littoral (CNL). Les travaux de construction en structures légères (bois, charpente, cloisons intérieures, toiture et menuiserie) de deux chalets en bois aux lieu et place des anciennes bâtisses qui ont été démolies seront entamés dans les prochains jours, a indiqué à l'APS la responsable de l'antenne d'Oran du CNL, Fadéla Sahnoun. Ces structures devront servir de locaux pour des activités scientifiques liées à l'écosystème et la biodiversité. Mme Sahnoun a ajouté que le premier lot des travaux de ce projet centralisé a été confié à une entreprise privée basée à Alger et l'ordre de service a été notifié. La même responsable a encore signalé, en sa qualité de maître délégué de ce projet au même titre que la direction de l'environnement de la wilaya, la mise en terre récente de plants adaptés à cette réserve naturelle marine de 40 hectares. Pour l'heure, seuls le phare et les dépendances sont en fonction, a ajouté Mme Sahnoun, qui a expliqué que ce projet d'aménagement et de revalorisation des îles Habibas vise, outre l'attractivité pour la conservation de la nature, à développer le tourisme de proximité. Un site qui présente un intérêt patrimonial important compte tenu des richesses faunistique et floristique, a-t-elle encore expliqué.

Les îles Habibas sont un site refuge de centaines d'espèces rares en Méditerranée, à l'exemple du goéland, du phoque moine, des algues rouges, des algues vertes, ainsi que d'autres espèces de la faune et de la flore marine. Ce site répond aux critères d'originalité et de particularités tant écologiques, biologiques, sédimentaires qu'esthétiques, propres aux milieux insulaires. Les caractéristiques des Habibas, qui couvrent 40 ha en superficie terrestre et 2.684 ha en zone marine, sont intimement dépendantes de l'endémisme, de la rareté ou encore de la fragilité de nombreuses espèces qui y sont présentes, qu'elles soient terrestres ou marines. Les îles Habibas sont constituées dans leur quasi-totalité par des roches volcaniques avec des sédiments calcaires qui tapissent tout le pourtour des îles. Les sables coquilliers couvrent toutes les surfaces planes ou mollement ondulées qui séparent les îles et le rebord continental de la côte. Les argiles, rares à proximité des hauts fonds, s'étendent vers les zones déprimées péri-littorales, puis sont remplacées par des vases. D'un point de vue floral, les îles Habibas renferment un fonds floristique commun au bassin méditerranéen occidental. Cependant, parmi les 97 espèces recensées, 9 sont des endémiques nord-africaines ou des endémiques strictes de l'Oranie. Le projet de mise en valeur de ces îles répond au souci de protéger ce site de divers facteurs menaçant son écosystème dont ceux de la pollution et de la pêche à l'explosif. Le projet est cofinancé par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et le Fonds français pour l'environnement mondial dans le cadre de la valorisation d'un site marin protégé au niveau des îles Habibas. Les îles Habibas sont le premier site marin algérien classé en réserve naturelle marine (décret exécutif n°03-147 du 29 mars 2003). La concrétisation de cette opération écologique centralisée est dotée d'une enveloppe financière globale de 21 milliards de centimes.