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A Oran en marge de la conférence africaine sur l'économie
verte dont il a présidé l'ouverture des travaux hier samedi, le Premier
ministre a mis fin au faux suspense que Bouteflika a entretenu autour de l'option
qui allait être la sienne pour l'élection présidentielle en annonçant
solennellement que celui-ci répondant au «vœu» du peuple algérien a décidé
d'être candidat pour un quatrième mandat et va incessamment rendre publique sa
décision. La «bombe» lancée par Abdelmalek Sellal a dû «scier» et désorienter
les milieux politiques et médiatiques qui s'en tenaient à la thèse du
renoncement de Bouteflika à briguer un quatrième mandat, car n'étant plus
médicalement parlant en état de gouverner et surtout pour n'avoir pas pu
rallier à cette «improbable» option du quatrième mandat le cercle du pouvoir
dont le chef de file n'est autre que le puissant patron du DRS, le général de
corps d'armée Mediene alias «Toufik».
Les tenants de cette thèse ont été confortés dans leur certitude par les péripéties qui ont marqué la prétendue guerre qui a opposé ce cercle aux partisans du quatrième mandat. Ils ont d'autant persisté à s'en tenir que Bouteflika étant intervenu pour «calmer le jeu» leur aurait donné l'impression d'avoir émis le message qu'il désavoue ceux qui en son nom sont partis en guerre contre le cercle du pouvoir prétendument opposé à un quatrième mandat. Le logiciel de lecture dont ils ont usé pour augurer de ce qu'allait décider Bouteflika a péché par sa non prise en compte que malgré leurs «divergences» les cercles du pouvoir ont acté l'option d'un quatrième mandat en dépit du problème de santé du chef de l'Etat et que ce n'est pas cette étape de la succession qui a été cause de leur guéguerre au sommet. Ce qui les oppose est comment assurer cette succession après le 17 avril. En se portant candidat, Bouteflika signifie que cette question a été tranchée. Il est clair qu'en se portant candidat Bouteflika va semer le trouble et le désarroi parmi ses rivaux potentiels et les forces qui les soutiennent en renforçant leur certitude que sa participation à l'élection présidentielle fera de celle-ci un rendez-vous fermé au résultat annoncé d'avance. Si d'aucuns d'entre eux ont malgré tout anticipé cette perspective et averti qu'ils renonceront dans ce cas à participer à la compétition électorale, d'autres et non des moindres ne peuvent faire marche arrière pour avoir été convaincus et «amicalement» encouragés à se lancer dans la confrontation électorale qui leur a été «vendue» comme allant se faire en l'absence de Bouteflika. Cela étant, le principe même d'un quatrième mandat est une incongruité qui n'a de sens que pour les tenants du système. Même si sa santé l'autorise à briguer un quatrième mandat, Bouteflika aurait dû y renoncer. En s'accrochant au pouvoir, il exprime son mépris le plus arrogant à une nation et à son peuple qui expriment par toutes les façons possibles leur revendication d'un changement du système et du renouvellement de la classe dirigeante. |
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