L'instabilité chronique sur le front social au sein du complexe
sidérurgique «ArcelorMittal Annaba» remonte à la surface après un répit qui
aura duré près de deux mois. Le syndicat d'entreprise est monté au créneau
cette fois-ci pour dénoncer «les agissements ou les dépassements commis par la
direction des ressources humaines (DRH)», accusée de mener «des actions
déstabilisatrices» à l'intérieur du complexe, notamment en procédant à des
affectations internes du personnel «sans motif professionnel fondé et sans
associer à ses décisions le partenaire social comme l'exige la réglementation».
Le dossier en question, ainsi que d'autres points objets de tension entre
l'administration et les syndicalistes, sera débattu le 25 février, soit une
journée après la célébration du 24 Février, lors d'une réunion du conseil syndical
frappée du sceau de l'urgence, annonce un communiqué transmis à notre rédaction
et signé par le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Daoud Kechichi.
Interrogé hier à ce sujet, M. Ammouri, porte-parole du syndicat
d'entreprise, rappellera de son côté que « la mauvaise gestion étalée par la
direction des ressources humaines figure parmi les préoccupations du syndicat
depuis des mois ». Il ajoute dans ce sens que, déjà, lors de la dernière grève
de décembre dernier, le départ du DRH était un point de revendication soumis
par les syndicalistes, mais les choses en resteront là après la décision du gel
de la grève. « Aujourd'hui, dira-t-il, il n'est pas exclu de revenir à cette
revendication qui, au vu des derniers développements, concernera l'exigence du
départ de tout le staff de la direction des ressources humaines ». Et d'ajouter
que « la direction des ressources humaines focalise les tensions entre le
syndicat et l'administration, surtout à cause des accointances fortes qui lient
des intérêts occultes entre cette direction et des personnes externes ». « Nous
avons dénoncé le maintien en poste de gestionnaires qui ont contribué à la
situation catastrophique dans laquelle patauge le complexe sidérurgique,
comment pourront-ils alors gérer le dossier des investissements, et comment
sauront-ils préserver la stabilité au sein du complexe ? », s'interroge dans
son communiqué M. Daoud Kechichi. « La protection des postes d'emploi et de
l'outil du travail ainsi que la concrétisation du dossier des investissements,
doivent être confiés aux travailleurs qui ont montré leur mobilisation pour la
sauvegarde du complexe sidérurgique », peut-on encore lire sur le communiqué en
question. Des remous qui ne peuvent guère tranquilliser les pouvoirs publics
qui s'apprêtent à investir un milliard de dollars pour redynamiser la
production du complexe sans recourir à une compression du personnel. Ce plan
d'investissement qui peut même créer d'autres postes de travail, assure-t-on,
recommande toutefois la « stabilité » sur le front social afin de renforcer et
pérenniser la société et prétendre par la suite satisfaire l'approvisionnement
du marché local à travers une prévision de production qui devrait dépasser les
2 millions de tonnes dans le moyen terme et réduire ainsi considérablement la
facture d'importation. Hélas, l'horizon demeure couvert de prévisions qui
annoncent de fortes perturbations dans les unités de production, à moins que la
question du départ du staff de la direction des ressources humaines fasse
l'unanimité entre les deux partenaires sociaux.