|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksasi, a assuré, hier,
que la position financière de l'Algérie reste solide et n'a rien à envier aux
pays émergents.
L'encours des réserves de change est évalué à 194,012 milliards de dollars à fin décembre 2013 contre 190,661 milliards de dollars à fin décembre 2012, a déclaré M. Laksasi, à l'occasion de la présentation des «tendances monétaires et financières au 4e trimestre de 2013», à l'école des banques de Bouzaréah, à Alger. «Si la progression des réserves a été faible, comparativement aux années 2012 et 2011, la position financière extérieure nette de l'Algérie reste solide, appuyée par un niveau historiquement bas de la dette extérieure», dira le gouverneur de la Banque d'Algérie qui fait état à ce sujet d'une dette extérieure de 3,396 milliards de dollars à la fin décembre 2013 contre 3,676 milliards de dollars à la fin de l'année 2012. «Le niveau des réserves ainsi accumulées dépasse les seuils d'adéquation habituels pour les pays émergents, ce qui permet à l'Algérie de faire face à d'éventuels chocs externes et de préserver la stabilité extérieure», a encore ajouté Laksasi, en soulignant en ce sens que la Banque d'Algérie a poursuivi en 2013 la gestion prudente des réserves officielles de change en mettant en avant de plus en plus le «suivi rigoureux» et la «gestion des risques», à l'aide notamment de mesures de prudence appropriées pour préserver le capital des investissements de toute perte, tout en atteignant un niveau de rendement «acceptable», compte tenu de la persistance de l'environnement de faibles taux d'intérêt mondiaux. En outre, explique encore le gouverneur de la Banque d'Algérie, la gestion prudente des réserves officielles de change contribue à la stabilité financière extérieure sur le moyen terme, dans un contexte de conduite flexible de la politique du taux de change effectif du dinar, à proximité de son niveau d'équilibre fondamental. «Dans cet objectif, l'intervention de la Banque d'Algérie sur le marché interbancaire des changes a permis d'atténuer l'impact, sur l'économie nationale, de la volatilité sur les marchés des changes internationaux à partir de mai 2013, pendant qu'il en a résulté de fortes dépréciations des monnaies de plusieurs pays émergents, voire des risques pour leur stabilité financière qui ont amené certaines banques centrales à intervenir sur les marchés de change et à resserrer leur politique monétaire», a fait savoir Laksasi qui rappellera la dépréciation, dans ce contexte de volatilité, du cours moyen annuel du dinar contre le dollar américain de l'ordre de 2,36%. La même dépréciation du dinar a été également enregistrée durant la même période (mai 2013), face à l'euro, une dépréciation évaluée à 3,21% par rapport à l'année 2012. Ceci étant, le gouverneur de la Banque centrale a assuré qu'il s'agit là d'une faible dépréciation, comparativement à celles des monnaies de certains pays émergents, aussi bien face au dollar qu'à l'euro. INFLATION EN BAISSE Le phénomène inflationniste en Algérie serait conjoncturel, de l'avis de M. Laksasi, qui rappelle que le «phénomène» a atteint un pic en 2012, après une longue période d'inflation modérée qui a suivi l'ajustement structurel. «Il s'agit d'un phénomène essentiellement de nature endogène et ancré sur un nombre très limité de produits frais dont les prix ont connu une envolée au premier trimestre 2012», a déclaré le gouverneur de la Banque d'Algérie qui rappelle également à ce sujet que dès janvier 2012, l'indice global des prix à la consommation du Grand Alger faisait ressortir une hausse brutale et subite (2,31%) équivalente à 5,5 fois la hausse mensuelle moyenne de cet indice au titre de l'année 2011. Selon son analyse, l'envolée au premier trimestre 2012 des prix du nombre limité de produits frais explique 96% de l'inflation, en moyenne annuelle, de cette catégorie de produits pour toute l'année 2012 (21,37%). «Après 19 mois de tendance haussière ininterrompue, soit entre juillet 2011 et janvier 2013, l'inflation, en moyenne annuelle, a entamé un mouvement de baisse en février 2013», indique M. Laksasi, qui souligne que le taux d'inflation en moyenne annuelle s'est établi à 8,07% à mars 2013 puis 6,59% à juin 2013, contre 8,89% en décembre 2012, pour se situer à 3,26% en décembre 2013, soit son plus bas niveau depuis juillet 2007. Le gouverneur de la Banque d'Algérie note que cette tendance à la «désinflation» s'est confirmée en 2013 tant en moyenne annuelle qu'en glissement, ancrée sur une nette décélération monétaire. Cette «stabilité monétaire» tout comme les acquis en matière de stabilité financière extérieure, notamment la solidité de la position des réserves de change et le taux de change effectif réel à proximité de l'équilibre militent, analyse le gouverneur de la Banque centrale, en faveur de la réalisation progressive du véritable potentiel de croissance économique à partir de cette année 2014. «Après les importants efforts en matière d'investissements publics et leur contribution effective à la croissance hors hydrocarbures, l'investissement productif dans les secteurs hors hydrocarbures devrait apporter une contribution accrue au potentiel de croissance», déclare M. Laksasi qui soutient que la dynamique des crédits à l'économie en 2013 montre clairement que le canal crédits bancaires reste potentiellement important en matière de financement à la fois de l'investissement productif et des PME. Enfin Mohamed Laksasi a annoncé hier que la «Centrale des risques» de la Banque d'Algérie entrera en service dès octobre prochain. La Centrale des risques a, faut-il le rappeler, pour rôle d'informer les banques et les établissements financiers sur les crédits contractés par leurs clientèles auprès de tout système bancaire afin de les prévenir contre les risques qu'elles encourent. «La mise en place de nouveaux mécanismes et la modernisation de la Centrale des risques seront effectifs dès octobre 2014», a conclu le gouverneur de la Banque d'Algérie. |
|