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Les commerçants de Boussouf refusent de rejoindre le marché de proximité

par A. Mallem



Les 76 commerçants de la cité «Boussouf », de Constantine, refusent, catégoriquement, de prendre possession des locaux et carrés qui leur ont été attribués, dans le nouveau marché de proximité, construit à leur intention. «Il est impensable pour nous de travailler dans des locaux qui n'ont pas de plafond, des carrés qui ne sont pas couverts.

Ceci, d'autant plus que la sécurité de nos marchandises n'est pas garantie», nous ont déclaré, hier, les membres d'une délégation de 4 personnes qui a été dépêchée, mardi, par les commerçants auprès du président de l'Assemblée populaire communale de Constantine, pour lui expliquer cette situation et lui demander d'intervenir pour les aider à surmonter leurs difficultés.

«Malheureusement, nous ont-ils expliqué hier, le maire n'a pas daigné nous recevoir quand nous lui avons demandé audience. Nous nous sommes adressés, ensuite, à la vice-présidente chargée du patrimoine. Mais cette dernière nous a renvoyés à lundi prochain, jour de réception, consacré au public», se sont-ils plaints. Les mésaventures des commerçants ont eu le don d'augmenter, singulièrement, leur dépit envers les autorités. «Des locaux pleins de marchandises qui ne disposent pas de plafond, c'est aberrant !», s'est écrié un membre de cette délégation. «Et le plus aberrant est l'article 10, du cahier des charges, qu'on nous a proposé de signer. Cet article stipule que le locataire ne peut entreprendre des aménagements dans le local qu'avec l'assentiment du président de l'APC», s'insurge un autre. Les commerçants disent avoir posé la question de la sécurité des marchandises au directeur du Commerce, et ce dernier leur aurait répondu qu'en cas de vol, ils auront tout le loisir de déposer plainte au Commissariat de police. Le même article du cahier des charges, nous signale M. Nezzar, membre de la délégation, dispose qu'en cas de vol de marchandises, les gardiens et les services de la commune ne peuvent, en aucun cas, être tenus pour responsables. «C'est complètement absurde!», s'est-il indigné. Encore, les plaignants disent avoir posé la question au directeur du Commerce à propos de l'absence de plafonds dans les nouveaux locaux, et ce dernier leur aurait répondu que le budget qui a été consacré à la réalisation du marché a été entièrement consommé et qu'il ne reste plus un centime pour couvrir les locaux et les carrés. «Mais les commerçants peuvent le faire à leurs frais», aurait-il proposé. Et de continuer en signalant que l'accès au marché a été interdit à des marchands de chaussures et que la vente d'œufs frais dans les carrés a été interdite. «D'autre part, les loyers mensuels des locaux n'ont pas été fixés et on nous demande de régler d'avance une année de loyer. N'est-ce pas complètement erroné ?», ont-ils interrogé, avant d'annoncer qu'ils sont en train de faire signer une pétition, par tous les commerçants concernés qu'ils adresseront aux autorités afin d'expliquer leur refus de travailler dans ces conditions aléatoires. Interrogé hier, le directeur du Commerce M. Boularak Zidane, nous a répondu que tous les marchés de ce genre, dans le monde, sont conçus selon les mêmes plans. «Voyez le marché Boumezzou, le marché Bettou. Et c'est un plan-type fait par le ministère de l'Intérieur, selon des plans de bureaux d'études internationaux. Et ils peuvent prétendre imposer à l'Etat des standards à leur convenance et l'amener à changer ses lois. Ils peuvent accepter d'y aller comme ils peuvent refuser.

D'autre part, le cahier des charges proposé par l'APC est celui de la direction du Commerce et il figure dans les publications officielles de l'Etat algérien», a répondu en substance le directeur du Commerce.