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«Il y a pour l'instant peu de demandes qui ont été adressées par des Algériens
pour indemnisation».
C'est ce qu'a déclaré hier l'ambassadeur de France en Algérie, M.André Parant, concernant les victimes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien qui attendent toujours d'être indemnisées. Une quarantaine de demandes seulement ont été déposées bien que la loi qui prévoit tout un mécanisme d'indemnisation existe depuis 2010. Ce procédé d'indemnisation qui traîne depuis des années, semble avoir été relancé entre l'Algérie et la France. Les deux parties, selon l'ambassadeur, sont en contact pour aider les victimes et faciliter l'accès à ce mécanisme. Pour le diplomate français, l'opération se déroule dans de bonnes conditions avec une volonté affichée de part et d'autre. La mise en œuvre de ce mécanisme est une affaire de semaines, a confirmé M.André Parant à une question du Quotidien d'Oran. «C'est un sujet sur lequel nous entretenons un dialogue régulier et étroit avec les autorités algériennes. Nous sommes en train de voir comment nous pourrions faire pour améliorer l'information du public algérien et voir comment faciliter l'accès des victimes potentielles algériennes à ce mécanisme», a expliqué le diplomate français en visite à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO). Plus explicite, l'ambassadeur a indiqué que «la loi de 2010 fixe les critères de temps, de lieu. Je ne suis pas en mesure de dire si elle concerne l'ensemble du territoire algérien ou pas. C'est un point que je pourrais facilement vérifier. Mais, de toute façon, le débat reste ouvert. Il me semble que la loi dit que toute personne résidente en Algérie durant la période de l'explosion et présentant les symptômes d'une des maladies radio-induites qui figurent sur une liste jointe à la loi peuvent présenter un dossier d'indemnisation». Ce mécanisme d'indemnisation concerne, selon, M.André Parant, «les personnes qui considèrent avoir été victimes potentielles ou avérées des essais nucléaires auxquels la France a procédé dans le Sahara de l'Algérie et dans l'Océan pacifique». «La loi ne définit aucune discrimination sur la nationalité. Les critères et les conditions d'accès à ce mécanisme d'indemnisation sont les mêmes, que vous soyez Français ou Algérien», a tenu à préciser l'hôte de la wilaya d'Oran. Le peu de demandes déposées est justifié par l'ambassadeur par un manque d'informations. Selon lui, «le public algérien n'est peut-être pas suffisamment informé de l'existence de ce mécanisme. Et peut-être que les gens, même ceux qui sont informés, ne savent pas très bien comment faire et comment s'y prendre. On a discuté lors de la première visite du Premier ministre français en Algérie pour mettre en place des mécanismes pour, d'une part, donner l'information sur l'existence de ce mécanisme et, d'autre part, voir comment on peut aider les victimes algériennes et celles qui considèrent avoir droit à une indemnisation à constituer leur dossier et à le présenter». «PAS D'ELEMENTS NOUVEAUX» DANS LA CARTE DIFFUSEE PAR ?LE PARISIEN' Interrogé par «Le Quotidien d'Oran» si l'étendue des retombées nucléaires découverte dans la carte diffusée par le journal Le Parisien sera prise en compte, M.André Parant a affirmé que «la carte sur laquelle s'est fondé l'article du Parisien fait partie d'un lot de 158 documents qui ont été déclassifiés par décision du ministre français de la Défense après consultation d'une commission spécialisée qui s'appelle la commission consultative du secret national. Il y avait déjà une cinquantaine de documents qui étaient déclassifiés auparavant. Tout ceci témoigne de la part des autorités françaises de volonté de transparence de ce dossier». Pour l'ambassadeur, «158 documents, ce n'est pas rien. De notre point de vue, la carte qui a été diffusée n'apporte pas d'éléments nouveaux au débat. Elle dit simplement qu'il y a eu dissémination d'éléments radioactifs dans l'atmosphère. Cela, on le sait. Chaque fois qu'il y a une explosion ou un accident nucléaire du type Tchernobyl ou Fukushima, il y a des éléments radioactifs qui sont disséminés dans l'atmosphère. Donc, la carte qui a été publiée et qui a servi de base à l'article du Parisien n'apporte en réalité aucun élément nouveau au débat». Le Parisien avait publié récemment la carte de l'armée française sur les essais nucléaires dans le Sahara algérien qui a été déclassifiée dans le cadre de l'enquête pénale déclenchée par des vétérans des campagnes des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Ce document montre l'étendue des retombées radioactives des essais nucléaires français au Sahara algérien. «Pour la première fois, le peuple découvre l'étendue exacte des retombées nucléaires radioactives des essais aériens réalisés par la France au Sahara algérien», écrit le journal. Cette carte montre que loin de rester cantonnées au Sahara, les retombées des essais nucléaires français ont recouvert toute l'Afrique du Nord et même subsaharienne. Le ministre des Moudjahidine a déclaré, pour sa part, concernant ce dossier, que «le règlement du dossier des essais nucléaires effectués par la France dans le sud de l'Algérie lors de la guerre de libération et les effets qui en ont découlé resteront «thème à débat jusqu'à obtention par l'Algérie de tous ses droits». Le représentant de la diplomatie française a également souligné concernant les biens des pieds noirs en Algérie qu'il s'agit de biens qui n'ont jamais été déclarés vacants et qui n'ont jamais été contestés. Il y a une trentaine de Français dont les biens sont toujours restés en Algérie et n'ont jamais été déclarés vacants et dont le titre de propriété n'a jamais été remis en cause et qui pour autant trouvent des difficultés d'exercer leurs droits de propriété et jouir de leurs biens comme ils l'entendent. Beaucoup de ces dossiers sont actuellement devant la justice. M.André Parant a tenu à préciser à ce sujet qu'il ne s'agit pas d'indemnisation des pieds noirs. La France n'a jamais demandé d'être indemnisée. |
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