Huit familles sinistrées d'un immeuble vétuste situé au 3, rue Mejtit
Ali, dans le quartier de Haï Oussama (ex-Boulanger), ne savent plus quoi faire,
face à la menace perpétuelle que représente cette bâtisse en ruine. Un plafond
s'est écroulé, samedi, dans un appartement du rez-de-chaussée, provoquant une
véritable panique parmi les occupants des lieux. En effet, il ne se passe pas
un jour sans que des murs s'effritent et des plafonds s'écroulent. Dans cet
appartement où les dégâts sont vraiment importants, trois familles, soit 14
membres, vivent sous le même toit dans deux minuscules pièces où l'infiltration
d'eau a complètement saccagé les murs. Les victimes viennent d'échapper à la
mort. La situation reste identique chez l'autre famille d'en face où les
occupants sont vraiment dans une situation dramatique. Les deux pièces sont à
ciel ouvert et, pire encore, les eaux usées nauséabondes provenant des
sanitaires mitoyens à cette maison se sont infiltrées dans les fondations,
provoquant l'effritement de tout le mur. Toujours dans le rez-de-chaussée et
pas loin de cet appartement, une autre famille vit sous les décombres après que
le parquet de la pièce du premier étage s'est écroulé sur celle du
rez-de-chaussée. Un trou béant sépare les deux étages et les sinistrés ont dû
recourir aux moyens de bord pour parer à toute éventualité et éviter que des
enfants chutent en bas. Chez le voisin d'en haut, la situation devient
insupportable, en raison des odeurs nauséabondes qui se dégagent. Ils
n'arrivent plus à ouvrir leurs fenêtres après que les murs ont été infiltrés d'eaux
usées. «90% de cet immeuble est en ruine», souligne un père de famille. Nous
avons camouflé cette crevasse par peur de tomber chez notre voisin du
rez-de-chaussée. Quelques mois auparavant, c'est un effondrement similaire qui
s'est produit, toujours au premier étage de cette bâtisse datant de l'ère
coloniale. Le long couloir qui mène aux appartements s'est écroulé à moitié, ce
qui a obligé certains voisins à condamner l'accès à leurs appartements par peur
de chuter dans le vide. Une situation qui a incité trois familles à déserter
leurs habitations pour se réfugier chez leurs voisins. Exhibant des rapports
des services de la Protection civile pour confirmer l'état de péril de leur
immeuble, les concernés ont indiqué que leur relogement était prévu, il y a de
cela quatre ans, mais en vain. Ils exigent une prise en charge réelle et
efficace de leur situation afin d'éviter que la liste des dégâts s'alourdisse
avec cette fois-ci des cas de décès. Une commission de daïra s'est déplacée en
2011 où elle a exigé certains renseignements aux occupants avec des promesses
de relogement mais, depuis, rien n'a été fait. Les sinistrés s'impatientent et
lancent un appel de détresse au wali d'Oran pour venir s'enquérir de la
situation et du danger qui guette les occupants. Ces familles espèrent être
traitées au même titre que les autres avec au moins des pré-affectations qui
leur seront délivrées pour les rassurer face au danger.