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Le dispositif de la wilaya donne ses résultats : 330 sangliers et 136 chiens errants abattus

par Houari Saaïdia

Enfin un dispositif «sérieux» de lutte contre la prolifération des chiens errants à Oran. Ce qui a permis la mise en place d'un tel dispositif, c'est cette prise de conscienceO -qui faisait défaut auparavant- au sommet de la hiérarchie des pouvoirs publics locaux, par rapport à ce fléau. C'est aussi, voire d'abord, cette approche pragmatique, terre-à-terre, d'appréhender le phénomène, en ce sens que le premier responsable de la wilaya, M. Zâalane Abdelghani, a «décomplexé», libéré l'Administration de ses inhibitions et de ses tabous vis-à-vis de la réalité des populations canines qui pullulent dans nos villes, en inscrivant ce point, comme dossier à part entière, à l'ordre du jour de réunions de l'exécutif, et non pas comme simple objet de correspondances internes à destination des collectivités, loin des projecteurs médiatiques. «Il ne faut pas se voiler la face. La réalité est là, trop flagrante pour qu'on puisse la travestir, encore moins la nier. A quoi ça sert de construire de hautes tours vitrées, des édifices de grand standing et de s'en réjouir si lorsqu'on ouvre la fenêtre, on voit des chiens et des sangliers se promener dans la nature ? Il faut descendre de sa tour d'ivoire, se défaire de cet esprit prosaïque, intellectualiste.

Les chiens errants existent, et à foison, dans nos cités et il faut passer tout de suite à l'action pour éradiquer ce point noir, sans se poser trop de questions», répétait, à satiété, le chef de l'exécutif lors des briefings consacrés au traitement de l'environnement. Indicateur de cette lutte effective et efficiente déclenchée par la wilaya contre la prolifération des animaux sauvages dans les milieux urbain, périurbain et rural : en l'espace de moins d'un mois, 13 arrêtés de battues administratives ont été signés par le wali.

 Mais le plus important dans ce registre, c'est qu'on est parvenu, enfin, à mettre en place un plan d'action adéquat, qui consiste à confier la mission du pilote -ou le pivot du mécanisme- à la Conservation des forêts, charge à elle d'orchestrer les troupes impliquées dans la campagne de battue, à savoir notamment les chasseurs professionnels -encadrés par leur fédération composée de huit associations- et les moyens propres des collectivités locales. Exit donc les prestataires de services privés, qui consommaient plus d'argent qu'ils n'en éradiquaient d'animaux (le tarif conventionnel le plus bas était à raison de 3.000 DA le chien !), sur fond de conventions suspicieuses et des bons de commandes mettant en jeu des situations gonflées, avec la complicité de certains services municipaux. Avec, donc, pratiquement, zéro frais, et à clé un mode d'emploi bien préparé et bien exécuté, la wilaya commence, peu à peu, d'opération en opération, à venir à bout du fléau.

Pas plus tard qu'en fin de semaine écoulée, l'opération d'abattage de chiens errants, organisée par la Conservation des forêts au niveau des agglomérations de Bir El-Djir et d'Oran, a permis d'éliminer 136 individus (56 à Bir El-Djir et 80 à Oran), a-t-on appris auprès du conservateur des forêts, M. Meziane Abdelkrim, qui a précisé que cette opération, supervisée par lui-même, exécutée de nuit entre 22h et 02h, a mobilisé, au total, 12 groupes de tireurs professionnels, avec des munitions en quantité suffisante mise à la disposition par la wilaya, les moyens des deux APC concernées, en présence des chefs de daïra, d'un dispositif sécuritaire et avec la présence sur le terrain d'un responsable du cabinet du wali pour la supervision et le suivi de l'opération. Au cours de la même battue et dans le feu de l'action, les chasseurs ont pu neutralisé, à l'orée de la forêt de Canastel et à El-Hassi, 7 sangliers.

Ainsi, à la faveur d'une série de battues administratives, du 28 décembre 2013 à ce jour, un total de 330 sangliers ont été abattus selon la conservation foncière de wilaya, qui a organisé ces opérations en étroite collaboration avec la Fédération des chasseurs de la wilaya. Ces battues, qui ont mobilisé 220 chasseurs issus de 8 associations de chasse ainsi que 114 rabatteurs, ont ciblé 11 massifs forestiers répartis à travers 14 communes, à savoir : Moulay Abdelkader (Oran), Murdjadjo (Mers El-Kébir, Aïn El-Turck, Bousfer, El-Ançor), Msila (Boutlélis), Madagh (Aïn El-Kerma), Tarziza et la forêt de la Vierge (Misserghine), Tafraoui, Slatna (El-Brya), Djebel Khaar (Gdyel et Hassi Ben Okba), Haut-Plateau d'Arzew, Sidi Ben Yebka et Granine (Béthioua et Mers Hadjadj), précise-t-on de même source. Ces opérations de destruction administrative ont pour objectif, donc, de résoudre les difficultés ponctuelles du fait des grosses densités de population de sangliers dans certains espaces de forte concentration de cet animal sauvage, source de nombreux désagréments.