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SNC Lavalin Montréal : Farid Bedjaoui à la une

par Abdelkader Djebbar : Montreal

Chaque fois qu'une nouvelle affaire de corruption fait l'objet d'une enquête au sein de SNC Lavalin la Canadienne, inévitablement, l'Algérie est citée. Elle revient au premier plan. Son ancien ministre des Hydrocarbures, son épouse, leurs enfants et leur principal intermédiaire, Farid Bedjaoui, sont à la « une » à titre de corrompus exemplaires.

La compagnie canadienne SNC Lavalin n'a pas fini de faire parler d'elle, mais de moins en moins en termes de performances. Lavalin semble être mêlée de plus en plus à des histoires de pots-de-vin. Cette fois-ci en raison de quelques comptes bancaires ouverts en Suisse soit à des prête-noms, soit à des parents de hauts cadres de la compagnie. Et le premier à faire l'objet d'une enquête dans une nouvelle présumée affaire de pots-de-vin n'est autre qu'un ancien haut dirigeant de la société des ponts fédéraux et son épouse. Il est question de « plusieurs versements suspects dans un compte bancaire ouvert en Suisse ». On parle de quelque chose comme un million de dollars. Seulement cette année, il est déjà question de deux affaires de corruption impliquant SNC Lavalin, également impliquée, entre autres affaires, dans des contrats en Algérie. La compagnie canadienne a au moins une trentaine d'années de vie dans le pays où elle a obtenu plus de quatre milliards de dollars de contrats dont quelques uns sont sous la loupe de la justice algérienne et italienne, notamment. La liste des corrompus, des intermédiaires et, bien sûr, des corrupteurs ne cesse de s'allonger donc et touche plusieurs pays, particulièrement l'Afrique et surtout le Maghreb.

Pour mémoire, les autorités suisses et italiennes soupçonnent le Canadien Farid Bedjaoui d'avoir servi d'intermédiaire dans des paiements suspects de près de 200 millions de dollars provenant de diverses entreprises. SNC-Lavalin ferait partie du lot, mais également Saipem, une importante compagnie de services pétroliers, filiale du groupe pétrolier italien ENI. L'Algérie et l'Italie ont lancé un mandat d'arrêt international contre lui. Il est soupçonné de malversations, de corruption et de détournement de biens publics. Il s'est réfugié à Dubaï. En 2013, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait perquisitionné au siège social de SNC-Lavalin suite à une demande d'entraide judiciaire de la Suisse. Quelques temps auparavant, Riadh Ben Aïssa est arrêté et emprisonné en Suisse. Il est soupçonné de corruption, d'escroquerie et de blanchiment d'argent en lien avec des affaires conclues en Afrique du Nord. La liste est trop longue et ne cesse de s'allonger, incluant les Algériens Chakib Khellil et Farid Bedjaoui qui ont fait leurs classes en Amérique du Nord.