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Election présidentielle, propos de Saâdani : Le FFS garde le silence

par Z. Mehdaoui

Le FFS a-t-il opté pour un «repli stratégique» concernant ce qui se passe actuellement dans le pays ?

L'on est tenté de le croire à la faveur du silence du premier secrétaire de ce parti de l'opposition qui s'est abstenu, hier, de réagir ni de commenter ce qui est qualifié, à juste titre, par les observateurs et la quasi-totalité de la classe politique, de «graves dérapages» à la veille d'une échéance électorale capitale pour le pays.

Intervenant à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège du parti à Alger, le premier secrétaire du FFS, Ahmed Bettatache, s'est refusé à commenter les propos de Saâdani en affirmant que «le parti ne veut pas entrer dans la guerre des clans du système». Pour Bettatache, les déclarations rapportées par presse interposée ne sont qu'une lutte entre les différents clans du pouvoir et le FFS s'abstient, dit-il, de faire partie du jeu.

On est loin des positions tonitruantes du vieux parti de l'opposition. Le premier secrétaire s'est refusé même de fournir une quelconque position par rapport à l'élection présidentielle du 17 avril, indiquant simplement que «toutes les options sont sur la table». Ahmed Bettatache affirme que son parti réagira au moment opportun et ne le fera jamais sous la «contrainte» ou sous la pression médiatique.

«Nous sommes un parti crédible qui ne réagit pas aux propos des personnes», tonne le premier secrétaire du FFS qui a été «expéditif» dans ses réponses en dépit de l'insistance des journalistes. Toutefois, le conférencier qui souligne qu'il était contre les «attaques» contre les institutions de l'Etat, s'est dit prêt à discuter avec toutes les forces politiques pour édifier un état fort.

«Le FFS lutte pour le renforcement des institutions de l'Etat», conclut le responsable du FFS qui est revenu auparavant sur le rejet du bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) du projet de loi introduit par le FFS relatif à la réhabilitation des victimes de 1963 et de 1965. Le refus de l'APN, explique Bettatache, est non seulement illégal mais également anticonstitutionnel. «La réhabilitation des victimes de 1963-1965 est la moindre des choses», dira le conférencier non sans dénoncer le «comportement agressif du bureau de l'APN» qui fait profil bas quand il s'agit d'assumer ses prérogatives de contrôle de l'exécutif.

Ahmed Bettatache a tenu à dénoncer cette «politique de deux poids deux mesures» du bureau de l'APN en refusant de demander des comptes au gouvernement sur son bilan alors que la Constitution est claire à ce sujet.

Il faut rappeler que le projet de loi, introduit fin septembre 2013, vise à indemniser ces victimes des événements qu'a vécus l'Algérie entre le 29 septembre 1963 et le 19 juin 1965 et leur restituer leurs biens. Le but de la proposition est, selon un communiqué du FFS, de «définir les principes et règles qui réhabilitent» ces victimes.