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Affaire Tahkout-Khelifati : Le PDG d'Alliance Assurance relaxé

par O. M.

Le tribunal correctionnel près la cour de Boumerdès a prononcé, ce dimanche 9 février, la relaxe en faveur de Hassan Khelifati, le PDG d'Alliance Assurance, poursuivi pour «faux et usage de faux» par Tahkout Mahieddine, un transporteur privé.

Le tribunal correctionnel près la cour de Boumerdès a prononcé la relaxe en faveur du patron d'Alliance Assurance, Hassen Khelifati. L'assureur a été condamné, pour rappel, à 18 mois de prison ferme en janvier 2012 par le tribunal de Rouiba. Les deux parties contestent l'authenticité du contrat objet du litige portant sur une affaire de 50 milliards de centimes, montant de l'assurance sur la flottille de M. Tahkout. Cette affaire a été traitée le 27 janvier dernier lors d'un procès, au niveau de la cour de Boumerdès, en présence de MM. Tahkout et Khelifati, mais sans que l'expertise tant attendue par les deux parties, notamment par la défense, soit présentée au tribunal près la cour de Boumerdès. Les juges comme les avocats n'ont eu droit qu'à une lettre signée par le directeur de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui, déclarant l'impossibilité d'effectuer une expertise sur des documents photocopiés.

Néanmoins, le document original objet du litige de toute cette affaire, lui, était présent. Il s'agit d'un contrat signé en 2011 par les deux parties qui se trouvait entre les mains du juge. Mais, coup de théâtre, M. Khelifati dit que ce n'est pas le contrat original qui se trouvait au niveau du juge d'instruction. «Il n'y a que la dernière page signée par les deux parties qui est originale, les cinq autres sont des photocopies et les paraphes qu'elles portent ne sont pas les miennes». Le PDG d'Alliance Assurance s'interroge sur la disparition du contrat authentique. «Où est passé ce document ?», dira-t-il. Cette déclaration fait bondir Tahkout qui accuse son adversaire d'avoir fait disparaître le contrat original qui lui a servi pour sa traduction en arabe. «Je demande juste qu'on me ramène le contrat original remis au traducteur, puisque ce denier a confirmé à la justice avoir reçu l'original des mains de Khelifati». Me Ksentini a, quant à lui, affirmé qu'il a la certitude que la traduction a été faite sur la copie originale. «D'où notre demande pour le maintien du premier jugement et l'augmentation du montant des dommages et intérêts à 30 millions de centimes à l'encontre du prévenu», précisera-t-il. Par ailleurs, les avocats de la défense s'apprêtent à déposer une plainte pour exiger des éclaircissements «sur la disparition des cinq pages originales du contrat qui devaient se trouver au niveau du greffier». Les avocats de M. Khelifati se réjouissent de la décision du tribunal.

Pour Me Bourayou, «cette décision en faveur de notre client permet à notre justice de sortir grandie, malgré toutes les accusations et coups qui lui sont portés quotidiennement».