|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Face aux dégâts
multiples causés par les sangliers, dont le potentiel reproducteur s'est accru
outre mesure ces dernières années du fait de plusieurs facteurs, une série
d'arrêtés ont été pris par la wilaya pour l'organisation de battues
administratives dans le but d'éviter une prolifération effrénée de cette espèce
et, du coup, maintenir l'équilibre écologique des forêts. En parallèle, côté
chasseurs, il fallait bien faire du ménage dans la maison, s'unir et
s'organiser dans un cadre réglementaire. Ce à quoi se sont employés,
effectivement, les petits groupes -épars et non structurés, plutôt- de
chasseurs, qui se sont rassemblés dans des associations de chasse, au nombre de
huit à l'échelle de la wilaya, fédérées dans la fédération locale des chasseurs
de la wilaya d'Oran.
Ainsi, à la faveur de deux battues administratives, du 28 décembre 2013 au 1er février 2014, 300 sangliers ont été éradiqués, a-t-on appris auprès de la Conservation foncière de wilaya, qui a organisé ces opérations en étroite collaboration avec la fédération des chasseurs de la wilaya. Ces battues, qui ont mobilisé 220 chasseurs issus de 8 associations de chasse ainsi que 114 rabatteurs, ont ciblé 11 massifs forestiers répartis à travers 14 communes, à savoir : Moulay Abdelkader (Oran), Murdjadjo (Mers El-Kébir, Aïn El-Turck, Bousfer, El-Ançor), Msila (Boutlélis), Madagh (Aïn El-Kerma), Tarziza et la Forêt de la Vierge (Misserghine), Tafraoui, Slatna (El-Brya), Djebel Khaar (Gdyel et Hassi Ben Okba), Haut-plateau d'Arzew, Sidi Ben Yebka et Granine (Bethioua et Mers El-Hadjadj), précise-t-on de même source. Ces opérations de destruction administratives ont pour objectif, donc, de résoudre les difficultés ponctuelles du fait des grosses densités de population de sangliers dans certains espaces de forte concentration de cet animal sauvage, source de nombreux désagréments. Il est à rappeler que le premier acte de fondation de la fédération locale des associations de chasse a eu lieu dans la forêt de M'sila, en la forme d'un conclave, auquel avait pris part d'ailleurs « Le Quotidien d'Oran » qui avait couvert l'évènement, en date du 9 octobre 2011. Plusieurs dizaines de chasseurs de la région Ouest y étaient représentés par le biais d'associations de chasseurs professionnels, dont on peut citer dans la foulée: Aigle d'or, Bel air, La Vie verte, Les Amis de la forêt, Association Général Khelil, Association Faisan chasse & pêche... Les participants, dont le nombre a dépassé la centaine, avaient ainsi posé les jalons de la Fédération nationale des chasseurs, projet cher aux amateurs de l'activité cynégétique et dont la concrétisation était alors corrélative à la décision de réouverture de la chasse. «En tous cas, l'Etat a tout à gagner en accréditant une organisation réglementaire de chasseurs, à dimension nationale et aux ramifications régionales, en qualité de partenaire cynégétique. Continuer d'interdire la chasse sous le prétexte que la conjoncture sécuritaire ne s'y prête pas et va à l'encontre de la levée de l'état de siège. C'est une aberration. Il est temps de délivrer des permis de chasse à qui de droit», avait remarqué alors le président de l'association Aigle d'or, Kachra Nourredine, l'initiateur de ce grand rendez-vous en pleine nature. Selon le chasseur Belmehdi Ahmed, avocat de métier, proposant «un dégel mesuré et progressif de l'activité cynégétique, où les chasseurs fédérés ne seront plus vus seulement comme des porteurs de fusils et des traqueurs de gibier, mais aussi comme les yeux de l'Etat dans les bois et les premiers protecteurs de la faune et de la flore ». Et en parlant d'yeux de l'Etat dans les bois, des chasseurs du petit gibier ont chacun narré à sa façon, mais tous avec une pointe de fierté dans la voix, comment ils furent utiles pour les services de sécurité dans la lutte antiterroriste, en les informant sur les déplacements des groupes armés, leurs faux barrages et leurs casemates. Et avec autant d'orgueil, ils ont évoqué leur précieux rôle dans les battues administratives visant les sangliers, les loups, les chiens errants et autres animaux source de danger pour les habitants. Et ce d'autant plus que les conditions sont actuellement réunies pour déverrouiller le créneau de la chasse, puisque l'Algérie est dotée d'un cadre réglementaire perfectionné, à savoir la loi 04-07 du 14 août 2004, lequel texte a comblé les insuffisances de la loi 82-10 du 21 août 1982. Cette loi portant vingt textes d'application (sur les modalités de délivrance et de validation du permis de chasser, les modalités d'organisation des battues administratives, lutte contre le braconnage, entre autres). |
|