La préservation de
la steppe et de son milieu naturel contre toute forme de dégradation a toujours
été l'une des missions des plus délicates confiées à la Conservation des
forêts, surtout lorsqu'on sait que rien ne semble arrêter les éleveurs tentés
par la conquête de nouveaux pâturages. Tous les coups sont permis en tous lieux
et en tous moments, comme par exemple lorsqu'il s'agit de défricher de
nouvelles terres, il suffit seulement de payer grassement un guetteur pour que
le nomade puisse arracher en toute tranquillité de nouvelles terres qu'il
inscrira à son patrimoine. D'un autre côté, il y a lieu de relever que les
labours, réglementés au même titre que la chasse, faisant l'objet d'un arrêté
d'interdiction sorti tout droit des tiroirs de la wilaya-mère (Saïda) au début
des années soixante-dix encore en vigueur mais éternellement transgressé par
les nomades et rien ne semble les en empêcher car ils comptent sur la faiblesse
des moyens humains et matériels d'intervention des forestiers qui ont du mal à
veiller sur un territoire très vaste qui compte des régions difficiles d'accès.
Ne s'avouant pas vaincus, les forestiers ne lâchent pas prise et veillent au
grain surtout lorsqu'il est question de labours illicites en période automnale
ou de pacage en début de saison estivale. L'arrachage sauvage de l'alfa pour le
bétail ou le chauffage est le plus souvent le fait d'éleveurs ou de pasteurs
transitant par les couloirs de transhumance vers le sud de la wilaya. Ce qui
donne lieu à des pacages de plusieurs centaines de milliers de têtes de moutons
sur une seule et même parcelle de terre mise en défens ou bien faisant l'objet
de travaux forestiers. Fort heureusement, les zones boisées ne sont que
rarement menacées par les nomades puisque le gardiennage est assuré en
permanence par les gardes forestiers eux-mêmes. C'est ainsi qu'ils ont relevé
pas moins de 8 infractions à la réglementation en matière de labour illicite
sur 41 hectares ; 8 autres pour défrichement et atteinte au patrimoine alfatier
et terres mises en défens et enfin une dernière relative à l'extraction
illégale de sable, pierre et tuf pour un volume de 500 mètres cubes. Sur ce
dernier volet, il faut rappeler que certains camionneurs, profitant le plus
souvent du mauvais temps pour faire des sorties nocturnes très tardives, tous feux
éteints, échappent à tout contrôle.