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« Le cancer est devenu une maladie chronique et non pas une maladie
mortelle dans les pays qui se respectent». Telle est l'idée développée, hier,
par les responsables de l'association El Amel-CPMC et des professeurs en
oncologie ainsi que l'avocate Benbraham, au forum d'El Moudjahid, à l'occasion
de la journée mondiale contre le cancer. L'association El Amel (CPMC) dresse un
constat amer et parle d'une stagnation grave pour une véritable prise en charge
de la maladie, et ce, malgré les promesses des officiels. La radiothérapie est
la véritable «catastrophe» dans le traitement des malades atteints du cancer en
Algérie. Des rendez-vous pour des délais dépassant largement une année. «Et
même après le centrage, première opération en radiothérapie, il faut encore
attendre près de 7 mois», a expliqué la secrétaire générale de l'association El
Amel, Hamida Kettab. «Pourtant, le facteur temps est primordial dans le
traitement du cancer, affirme-t-elle. Pour d'autres membres de l'association,
le problème récurrent de la radiothérapie a été soulevé depuis des années, et
avec acuité depuis 2009, mais à ce jour, il n'a pas été résolu. «Les promesses
pour l'acquisition de 57 accélérateurs ont été reprises par tous les ministres,
mais aucun accélérateur n'a été mis en place, mis à part un accélérateur dans
le secteur privé à Constantine, fonctionnel depuis très peu de temps», a affirmé
la responsable de l'association. Les intervenants à cette conférence ont
affirmé qu'aujourd'hui plusieurs centres privés pour la radiothérapie ont
ouvert leurs portes avec un matériel ultrasophistiqué, à l'exemple de ceux
Blida et de Constantine. Les participants à la conférence s'interrogent comment
le secteur privé a pu si facilement acquérir des accélérateurs modernes, alors
que l'Etat trouve des difficultés pour l'acquisition de ces équipements. Les
pouvoirs publics ont annoncé l'acquisition d'accélérateurs pour plusieurs
wilayas mais en vain. «Les autorités avancent le prétexte des procédures de
commandes et d'acheminement très lentes et complexes pour ces appareils». Les
membres de l'association s'interrogent «mais pourquoi c'est si facile pour le
privé ?»
LE REMBOURSEMENT DES SOINS CHEZ LE PRIVE DOIT S'IMPOSER Les membres de l'association El Amel signalent que des dizaines de patients, faute de disponibilité de radiothérapie dans les structures publiques, s'adressent aux structures privées. «Certains mettent tout ce qu'ils possèdent pour traiter leur proches, sans aucun remboursement», a affirmé Hamida Kettab. Pour elle, «c'est une discrimination financière qui est faite entre Algériens qui peuvent se permettre des soins onéreux et ceux qui ne peuvent pas se le permettre». Les membres de l'association demandent aux autorités le remboursement des soins de radiothérapie prodigués dans les centres privés, à l'instar des soins en cardiologie et en néphrologie. La conférencière signale en outre que même pour diagnostiquer la maladie, les patients sont contraints de recourir au privé pour une scintigraphie, un scanner et une IRM, faute de rendez-vous dans les délais au niveau du secteur public, qui peuvent aller jusqu'à trois mois. Les malades payent 15.000 DA pour un scanner, sachant que certains malades ont besoin de quatre scanners ou IRM, durant le traitement, pour un remboursement de la CNAS qui est dérisoire. «Un remboursement de 100 DA sur 15 000 DA !», a-t-elle regretté. |
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