
C'était pour le moins insolite, avant-hier, en fin de journée, sur la RN
84, entre Dréan et Besbes, une longue procession de voitures avançait,
doucement, derrière un camion de distribution de lait que certains, au départ,
à défaut d'un quelconque bouchon sur une route d'habitude est fluide à la
circulation, avaient pris pour un enterrement, alors qu'en fait, on cherchait à
savoir où ce livreur de lait allait décharger sa cargaison de lait. Voilà donc
où l'on est, avec ce casse-tête qui dure et perdure, depuis plus de deux
semaines.
Les uns diront qu'on a pas besoin de ça, d'autres dubitatifs n'arrivent
pas à expliquer le manque flagrant d'un produit stratégique, pour tout le
monde, surtout les enfants. Et des scènes qui auront suscité la curiosité, il
n'en manque pas, à l'image de ce camion-frigorifique contraint de décharger
tout le lait, il y a deux jours, du côté de Aïn Allem, dans la commune de
Dréan, ou bien en ville où depuis trois jours pas un sachet n'a été livré aux
crèmeries, épicieries ou superettes. Une situation qui oblige les uns et les
autres à guetter l'arrivée du lait, de bon matin ou aller le chercher là où il
se trouve, car le lait en boîte comme «Candia» n'est pas à la portée de toutes
les bourses tout autant que celui en poudre dont les prix n'ont pas cessé
d'augmenter ces derniers mois. Ainsi donc va le quotidien de bon nombre de
gens, qui au lieu de s'occuper de ce qui est essentiel, se voient tomber moins
bas que la poussière, à cause des tourments dus à cette pénurie de lait dont la
cause est la baisse drastique de la production, dans les unités, en raison d'un
manque de poudre de lait, selon certains.