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![]() ![]() ![]() Fin de mission pour des mouhafedhs du FLN : Présidentielle oblige !
par Abdelkrim Zerzouri ![]() « Les décisions, établies ces derniers jours par M. Amar Saâdani, mettant
fin aux fonctions de quelques secrétaires généraux de mouhafadhates ne sont pas
arbitraires, comme on veut le faire entendre, car la procédure s'inscrit dans
un cadre réglementaire qui vise un redéploiement des cadres du parti en
prévision de la campagne électorale présidentielle», a déclaré hier M.
Maâzouzi, membre du bureau politique et chargé de l'organique. Joint par
téléphone, M. Maâzouzi a insisté sur la «normalité» de la procédure qui
s'inscrit dans les prérogatives du SG du parti, affirmant qu'il ne s'agit ni
d'un règlement de compte ni d'une purge. «Alors qu'on parle dans les médias de
dix secrétaires généraux touchés par les décisions de fin de fonctions, je vous
affirme en tant que chargé de l'organique que cinq wilayas uniquement ont été
concernées par les changements à la tête des mouhafadhates, dont Constantine,
Bordj Bou-Arréridj, Batna, Biskra et Bechar. Probablement qu'une autre wilaya
sera encore touchée par le changement du mouhafedh, mais ce dossier est
actuellement sur la table du SG du parti et il lui revient de trancher dans le
sujet. Donc, les décisions de fin de fonctions concernent tout au plus six
wilayas, mais des voix malintentionnées tentent de grossir les évènements pour
faire croire à un malaise au sein du FLN, alors qu'il n'en est rien. Le parti
se porte bien et l'on se prépare activement à entamer la campagne électorale
pour les présidentielles», indique M. Maâzouzi. Mais, il y a bien des raisons
qui ont poussé le SG du parti à prendre ces décisions dans une conjoncture
aussi sensible. On reconnaît à ce propos que le SG du parti n'a pas trouvé
d'autres solutions que d'écarter de la tête des mouhafadhates des cadres avec
lesquels ils ne peut rien entreprendre de sérieux dans la prochaine étape, une
étape qui exige une discipline et une rigueur à toute épreuve. Dans ce sens, on
confie que les mouhafedhs écartés refusent eux-mêmes de travailler avec le SG
du parti, comment veut-on alors qu'ils soient gardés à leurs postes ? «Certains
parmi ces mouhafedhs gardent toujours des liens étroits avec l'autre candidat à
la présidentielle, M. Benflis en l'occurrence, alors que d'autres sont comptés
parmi les soutiens à l'ex-SG, M. Belkhadem, et au groupe de M. Belayat, en gros
ils ne sont pas en lien de sainteté avec M. Saâdani et il est tout à fait
logique que ce dernier tienne à les éloigner de leurs postes», considèrent des
sources proches du SG du FLN. Une tempête dans un verre d'eau ? Oui, soulignent
des militants à Constantine. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction
et signé par plusieurs responsables des kasmates à Constantine, on n'a pas
manqué de «valoriser» la décision du SG, une décision qualifiée de courageuse
et qui répond aux préoccupations de la base. De son côté, le nouveau mouhafedh
désigné à la tête de la mouhafadha de Constantine «Nord», M. Ahmed Habachi, a
rappelé qu'il a vécu lui-même une situation similaire, puisqu'il a été
mouhafedh et que, ironie du sort, c'est l'actuel SG de la mouhafadha (évincé
par Saâdani) qui lui a remis en main propre la décision de fin de fonctions le
concernant. «J'ai plié bagage et je lui ai remis les clés de la mouhafadha ce
jour-là, et j'espère qu'il en fera de même aujourd'hui», a-t-il indiqué.
Ajoutant dans ce sens qu'il souhaite éviter le recours à d'autres moyens pour
récupérer le siège de la mouhafadha. En tout cas, estiment des observateurs de
la scène politique nationale, la tension devrait persister au sein du FLN
durant les prochaines semaines, notamment avec l'insistance du groupe Belayat
qui rassemble les signatures pour tenir une session extraordinaire du Comité
central.
«Le FLN est un appareil très convoité en période électorale et ses cadres sont courtisés ouvertement ou discrètement par les candidats potentiels au poste de la magistrature suprême. D'où le fait qu'on ne badine pas avec la discipline partisane et qu'on essaie coûte que coûte d'éloigner des postes de commandes les cadres sur lesquels pèseraient le moindre soupçon de déviation de la ligne du 4e mandat», relève-t-on. |
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