![]() ![]() ![]() Constantine : Les pharmaciens dénoncent «un harcèlement» et un «abus de pouvoir»
par A. Mallem ![]() Les pharmaciens de Constantine sont montés au créneau, hier, à la suite
des contrôles effectués depuis plus d'un mois dans leurs officines par les
contrôleurs de la direction du Commerce et des Prix.
« Ils n'ont pas le droit car la loi ne leur permet pas cela. Le contrôle des officines pharmaceutiques est du ressort exclusif de l'Inspecteur des pharmacies, affilié à la direction de la Santé de la wilaya», ont protesté, hier, des membres du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) qui nous ont contactés, dans l'après-midi d'hier, à l'issue d'une réunion extraordinaire du bureau, qu'ils ont tenue, à Ali Mendjeli. A la suite de ce conclave, les syndicalistes du SNAPO ont publié un communiqué virulent dans lequel ils ont stigmatisé «les visites impromptues, effectuées par les inspecteurs de la direction du Commerce, dans les officines qui créent des situations anarchiques et provoquent des conséquences préjudiciables aux pharmaciens aussi bien qu'aux citoyens et au système de santé». Selon eux, l'action répressive des agents de la DCP constitue un abus de pouvoir exorbitant, en ce sens qu'il remet en cause des principes fondamentaux édictés par la loi. A ce sujet, ils ont exhibé les textes réglementaires relatifs à ce domaine, en citant le décret exécutif n° 92/276, de juillet 1992, dans son article 3 relatif au code de déontologie médicale qui parle de l'inviolabilité de l'officine pharmaceutique. Le second décret cité est celui portant le n° 098/09 du 19 août 98, modifié et complété par la loi 85/05, concernant les inspections de la pharmacie où il est stipulé que «seul le pharmacien inspecteur de la direction de la Santé est habilité à inspecter les officines pharmaceutiques. «Le Snapo est solidaire avec les pharmaciens qui ont subi ces contrôles et leur apportera, tout son concours, pour utiliser les voies de recours judiciaires autorisées par les lois du pays afin, de faire respecter leurs droits fondamentaux», nous a déclaré M. Issam Boulakhrasse, secrétaire général du bureau du Snapo, de la wilaya, ajoutant qu'il va déposer une plainte auprès du procureur de la République et du wali de Constantine. Pour rappel, cette montée au créneau des pharmaciens intervient en réaction aux contrôles qu'ils subissent de la part des agents de la DCP. «Ils viennent, sans crier gare, choisissent des lots des médicaments qu'ils placent dans des cartons qu'ils scellent par la suite. La marchandise est laissée là, dans l'officine, jusqu'à nouvel ordre», nous a expliqué, hier, un pharmacien qui a subi ce contrôle. Les membres du Snapo reviennent pour mettre, encore, l'accent sur l'illégalité de cette procédure, en signalant que le juge a donné gain de cause à des pharmaciens de Skikda qui ont été poursuivis en justice par la direction du Commerce, à la suite des contrôles effectués dans leurs officines. Quoiqu'il en soit, ont ajouté les syndicalistes, la tension ne cesse de monter chez les concernés qui menacent de recourir à la grève pour faire cesser ce qu'ils appellent harcèlement, d'autant plus injustifié qu'il est parfaitement illégal, comme ils viennent de l'expliquer. |
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