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Le Maroc vient, de nouveau, de provoquer un raidissement de ses relations
avec l'Algérie, un pays qu'il provoque constamment, tentant
de détourner, dès lors, l'attention et les préoccupations de la Communauté internationale, notamment les pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, de l'urgence de solutionner démocratiquement le dossier sahraoui. Après, donc, l'agression contre l'Algérie le 1er Novembre dernier, les autorités marocaines ont innové, cette fois-ci, en prétendant qu'Alger a refoulé des réfugiés syriens vers le Maroc. Une attaque médiatique frontale contre l'Algérie, puisque Rabat a, largement, médiatisé le refus des gardes-frontières algériens d'autoriser des ressortissants syriens d'entrer sur le territoire national. Le Maroc, en lançant une telle campagne anti-algérienne fait l'impasse sur le fait que cette frontière algéro-marocaine est fermée depuis 1994, et surtout, que ces réfugiés syriens sont venus du Maroc et non pas expulsés d'Algérie vers ce pays. Cette nouvelle escalade provoquée, sinon montée de toutes pièces par les autorités marocaines fait suite au refus, dimanche dernier, des gardes-frontières algériens (GGF) d'autoriser «l'accès sur le territoire national à des réfugiés syriens que les autorités marocaines voulaient expulser vers l'Algérie», avait indiqué, à l'APS, le colonel Boualleg Mohamed. «C'est suite à ce refus que les autorités marocaines avaient fait appel à leurs médias pour accuser, à tort, les autorités algériennes d'avoir refoulé ces Syriens, alors qu'en réalité, ils se trouvaient sur le territoire marocain», a-t-il expliqué. Il ajoute que «lorsque les gardes-frontières algériens interceptent des personnes, tentant de s'introduire, illégalement, sur le territoire national, elles sont, immédiatement, arrêtées et présentées devant la justice et non refoulées vers le territoire du pays voisin». Ce qui n'est, nullement, le cas dans cette pénible affaire que les autorités marocaines veulent instrumentaliser. Au point que l'ambassadeur algérien à Rabat a été convoqué, mardi, au siège du ministère des Affaires étrangères marocain. De l'aveu même du ministère marocain de l'Intérieur, le Maroc a tenté de refouler vers l'Algérie, «pour la seule période, allant du 26 au 28 janvier 2014, 77 ressortissants syriens«, dont 18 femmes et 43 enfants, que les responsables marocains ont essayé de refouler vers l'Algérie. Et, après la convocation, mardi, du chef de la mission diplomatique algérienne, à Rabat, au MAE marocain, les autorités algériennes ont répliqué par la réciprocité en convoquant, hier, mercredi, l'ambassadeur de ce pays à Alger, Mohamed Belkeziz. «L'ambassadeur du Royaume du Maroc a été convoqué, aujourd'hui, mercredi 29 janvier, au ministère des Affaires étrangères, où il a été reçu par le secrétaire général, M. Noureddine Aouam, qui lui a fait part du ferme rejet par le gouvernement algérien, des allégations, dénuées de tout fondement, invoquées par la partie marocaine, au sujet de prétendues expulsions par les autorités algériennes de ressortissants syriens, vers le territoire marocain», a indiqué le porte-parole du ministère, Amar Belani, cité par l'APS. «L'attention du diplomate marocain a été attirée sur le fait que l'Algérie réprouve, fortement, cette nouvelle provocation, politiquement motivée, et qu'elle déplore, profondément, cette tentative supplémentaire et gratuite de crispation d'une relation qui a, déjà, connu un sérieux dommage, le 1er Novembre dernier, lors de l'agression contre l'enceinte consulaire algérienne, à Casablanca», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a été rappelé au diplomate marocain que l'Algérie «assume, pleinement, ses responsabilités dans le cadre du bon voisinage, malgré la charge importante qu'elle supporte, depuis des années, en raison du nombre croissant d'immigrants sub-sahariens refoulés par les autorités marocaines vers son territoire». ETRANGLE PAR LA CRISE ECONOMIQUE, RABAT REFOULE LES SYRIENS VERS L'ALGERIE Et puis, l«Algérie n'a, certainement, pas besoin de donneurs de leçons lorsqu'il s'agit de manifester, concrètement, sa sollicitude et son attention soutenue à l'égard des ressortissants syriens qui se trouvent sur son territoire, en tant qu'invités du peuple algérien qui les a accueillis, spontanément, avec sa générosité et son hospitalité coutumières», a encore précisé le porte-parole du MAE. En juin dernier, «le gouvernement d'Abdelilah Benkirane a notifié à la représentation du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), au Maroc, de stopper les opérations d'enregistrement et de délivrance de cartes de réfugiés aux Syriens fuyant la guerre, dans leur pays, vers le Maroc«, rapportait le site marocain «Le Mag« (www.lemag.ma). Le portail électronique marocain a précisé que «le nombre de réfugiés syriens au royaume va croissant, depuis des mois, posant ainsi des problèmes de sécurité et de charges économiques afférentes à leur accueil«. «Le mag.ma» ajoute même que «le gouvernement marocain s'était engagé à mettre au point un programme spécifique, d'accueil sur son territoire, pour les réfugiés syriens, sauf que l'aggravation de la crise économique au royaume, l'étroitesse des budgets et la crainte d'une déferlante de nouveaux arrivants, l'avait contraint à geler sa démarche«. Et d'appeler le HCR, section marocaine de stopper l'enregistrement des réfugiés syriens. Enfin, la frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie est fermée depuis 1994, plus, exactement au mois de cette année là, lorsque le royaume chérifien, avec son ministre de l'Intérieur de l'époque Driss Basri, avait accusé l'Algérie d'être derrière l'attentat terroriste de l'hôtel Atlas-Asni de Marrakech, qui a coûté la vie à des touristes espagnols. Dans les jours qui avaient suivi cet événement, le Maroc avait imposé le visa aux ressortissants algériens, Alger, a répliqué par la fermeture immédiate des frontières entre les deux pays. Ce n'est qu'en 2006 que le visa a été de nouveau supprimé par les deux pays. |
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