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Ce sont en tout pas moins de 1.300 travailleurs de Baticim SPA, société
nationale spécialisée dans la construction de structures métalliques
industrielles, implantée à Chteïbo et d'autres wilayas du pays, qui brandissent
la menace d'une grève illimitée pour cette dernière semaine du mois de février.
La raison : un avis d'appel d'offres «controversé» lancé par la filiale de
Sonelgaz, CAMEG (Comptoir algérien du matériel électrique et gazier), client
traditionnel de Baticim. L'avis d'appel d'offres national et international
destiné à la fourniture de pylônes électriques exige, cette fois-ci, comme
condition de la part des sociétés soumissionnaires «une capacité de production
annuelle de 100.000 tonnes». Une condition qui disqualifie de facto Baticim,
qui est le fournisseur traditionnel de CAMEG depuis une trentaine d'années et
l'ensemble des sociétés algériennes du domaine, vu qu'aucune d'entre elles ne
peut prétendre, aujourd'hui, à un tel seuil de production, affirme le syndicat
général de Baticim dans un communiqué conjoint avec le comité de participation
de l'entreprise rendu public la semaine dernière.
«Baticim, leader national en la matière, ne dispose, aujourd'hui, que d'une capacité de 60.000 tonnes avec la projection d'un plan d'investissement en 2014 qui devra la porter à 80.000 tonnes», affirme les syndicalistes, avant de s'interroger : «Nous nous posons, à juste titre, la question de savoir pourquoi les capacités de production nationales ne sont pas d'abord utilisées avant de faire appel à l'importation, cela d'autant plus que nous avons déjà partagé avec cette entreprise (CAMEG) une riche expérience de fourniture de pylônes de même type». Pour dire les choses plus simplement, on se demande pourquoi une entreprise publique (CAMEG) pose, pour l'acquisition de pylônes qui sont fabriqués en Algérie et par une entreprise, elle aussi, publique, en l'occurrence Baticim, qui est en sus son fournisseur traditionnel, une condition « discriminatoire » aussi bien pour Baticim mais pour toutes les autres entreprises publiques du domaine. La démarche de CAMEG sonne pour les syndicalistes et même pour les cadres de Baticim, tel que nous l'a confié, hier, M. Slim Yahia, chef de département à l'unité de Chteïbo (Oran), « complètement à contre-courant des dernières orientations des pouvoirs publics visant à privilégier l'outil de production national ». On ne peut, dès lors, que se poser la question du rôle que devront jouer ces mêmes pouvoirs publics devant un tel cas de figure qui constitue une contradiction on ne peut plus franche à leur propre politique. D'autant plus, et le communiqué conjoint du syndicat et du comité de participation de Baticim le souligne, leur entreprise souffre d'une absence de plan de charge qui risque de mettre en péril l'entreprise et mener au chômage technique ses 1.300 travailleurs. |
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