Selon Mme Aloui Khémissa, la présidente de la section régionale des
femmes cheftaines d'entreprises, une structure corporative regroupant une
centaines d'adhérentes et placée sous l'égide de la Confédération générale des
entreprises algériennes (CGEA), le premier problème de taille que rencontre la
corporation est constitué par le manque d'informations. «Sincèrement, a-t-elle
avoué, nos femmes cheftaines d'entreprises arrivent difficilement à avoir
l'information indispensable à leur métier. Et comme les clubs corporatifs
n'existent pas chez nous et que nos femmes ne peuvent pas fréquenter assidûment
les lieux publics réservés aux hommes où s'échangent les informations, elles
manquent énormément d'informations. De la sorte, elles ne peuvent arriver à
développer et moderniser la gestion de leurs entreprises». Selon notre
interlocutrice dont la structure comprend aujourd'hui une centaine
d'adhérentes, le second problème rencontré par ces femmes est d'ordre
bureaucratique. Et le troisième est constitué par la difficulté qu'elles
rencontrent pour écouler les produits qu'elles fabriquent, ceci parce que la
majorité d'entre elles ne maîtrisent pas encore les techniques du marketing
moderne. Et c'est pourquoi, cette femme qui dirige un cabinet d'interprète au
centre de la ville de Constantine espère vivement qu'en intégrant la CGEA, les
femmes cheftaines qui dirigent des entreprises seront mieux armées pour régler
ces problèmes et moderniser leurs entreprises. Ces déclarations nous ont été
faites jeudi dernier lors de la journée d'étude à Constantine à laquelle une
centaine de femmes cheftaines d'entreprises de divers horizons économiques et
des services a pris part, aux côtés de représentants de la direction de wilaya
de la PME-PMI, co-organisatrice de la manifestation, des agences locales des
dispositifs de l'emploi ainsi que des experts délégués par la CGEA qui ont fait
des communications sur le thème. Ce qui a donné l'occasion à Mlle Mahcène
Houda, formatrice auprès du Conseil national économique et social (CNES),
certifiée auprès du Bureau international du travail (BIT), dans une
communication faite à l'occasion sur «le profil de l'entreprenariat féminin en
Algérie», d'indiquer que le nombre d'Algériennes présentes sur le marché du
commerce et de l'entreprenariat a connu en 2012 une hausse de 0,6% par rapport
à 2011 et que plus de 116.000 commerçantes sont enregistrées au centre national
du registre du commerce (CNRC). Dans ce chiffre, les femmes cheftaines
d'entreprises sont au nombre de 6.603, ce qui représente un taux de 4,6%. Tous
secteurs économiques confondus, le taux de l'entreprenariat féminin représente
6%. Aussi, lors de son intervention, la représentante de l'agence de Constantine
de la CNAC (assurance-chômage) a fait part d'un nombre de 300 femmes cheftaines
d'entreprises que son agence a enregistrées à son niveau. Mme Aloui a révélé
ensuite que le premier salon des femmes cheftaines d'entreprises, qui pourrait
avoir une dimension internationale avec l'invitation de leurs homologues de
France, d'Espagne, du Portugal, de Tunisie et du Maroc, sera organisé au mois
de mars 2014 à Constantine. «En ce moment, nous sommes en train de réfléchir
sur les modalités de son organisation et sur la dimension (régionale ou
internationale) qu'on peut lui donner», a-t-elle complété.