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Problème des indemnités de stage des licenciés de l'ex-IAP : L'arbre qui cache la forêt

par Houari Barti

Les étudiants de première année master (M1) de l'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (IMSI) (ex-IAP) ont interrompu, mercredi après-midi, le mouvement de grève déclenché la matinée, après une réunion de plusieurs heures des délégués des étudiants avec les représentants de l'administration. Le mouvement de protestation, rappelle-t-on, est venu en réaction à la baisse opérée par l'administration des frais relatifs au stage en entreprise que les étudiants avaient suivi l'année dernière dans le cadre de la préparation de leur diplôme de licence. Une baisse significative révisée à 200 dinars par jour, alors que le barème prévu par le décret de 2005 régissant ces indemnités les fixe à 1.000 dinars par jour. L'argument avancé par l'administration, selon les délégués des étudiants, tend à justifier cette baisse par l'importance du nombre des étudiants de cette première promotion du système LMD (quelque 176 stagiaires) devant bénéficier de l'indemnité. Face à cet état de fait, l'administration, a-t-on ajouté, a décidé de partager équitablement le faible budget dont elle dispose entre l'ensemble des étudiants stagiaires. Après plusieurs heures de pourparlers, l'administration a finalement décidé de réviser sa position, en s'engageant à se conformer au barème prévu par la loi mais pas avant le mois de février, période durant laquelle les fiances de l'institut devront bénéficier de nouveaux apports de la part de leur tutelle. Une proposition qui a été acceptée par les représentants des étudiants à condition qu'elle fasse l'objet d'un procès-verbal signé par les deux parties. Mais force est de constater que ce problème des indemnités de stage n'est finalement que l'arbre qui cache la forêt. L'Institut de maintenance et de sécurité industrielle (IMSI), connu sous son ancien sigle IAP, qui a formé les premiers cadres spécialistes dans le domaine des hydrocarbures de l'Algérie indépendante, semble souffrir de problèmes beaucoup plus graves. Le tableau dressé par les étudiants fait état de dysfonctionnement et de carences difficiles à concevoir même dans les pays les plus pauvres de la planète.

Une précarité qui a valu à l'institut d'être surnommé avec ironie par les étudiants «El firma» (la ferme) vu l'état de vacuité et la prolifération des chiens errants qui le caractérisent. Mais pour les étudiants, le mal est encore plus profond : manque d'encadrement, particulièrement pour les travaux pratiques (TP), manque de moyens pédagogiques avec une absence intolérable de micro-ordinateurs et même des tableaux de classes qui font cruellement défaut. Difficile, en effet, d'imaginer en 2014, cette facette sombre de l'université algérienne. Ceci sans compter l'absence de structures de base comme les sanitaires, le chauffage et la restauration.