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Dans sa partie consacrée à l'Algérie, le rapport mondial de l'ONG
américaine, Human Rights Watch (HRW), affirme que «peu de progrès» ont été
réalisés en matière de «protection des droits humains» et ce, «malgré la levée
de l'état d'urgence en avril 2011 et l'adoption de nouvelles lois sur les
libertés d'associations et des médias ainsi que sur les partis politiques».
Mais en matière de lutte antiterroriste, l'Algérie a «renforcé son rôle
d'acteur régional».
Les autorités ont continué à restreindre la liberté de réunion et d'association, interdisant les réunions et les manifestations», indique le document de HRW qui dresse une liste de faits corroborant les conclusions. Il est aussi rappelé que «les forces de sécurité et les groupes armés ont continué à bénéficier d'impunité pour les atrocités commises pendant la guerre civile des années 1990». Dans le chapitre «Liberté de réunion», le document de HRW affirme que les «autorités algériennes continuent de restreindre la liberté de réunion en s'appuyant sur ??des techniques préventives, notamment en bloquant l'accès aux sites de manifestations prévues et en arrêtant les organisateurs à l'avance pour empêcher les manifestations publiques avant même qu'elles ne commencent». Il est fait cas de plusieurs exemples, comme les «manifestations pacifiques dans le sud du pays, organisées par les associations de chômeurs» où «la police a arrêté des manifestants» dont plusieurs ont été, par la suite, «condamnés par les tribunaux» à «des amendes ou à des peines d'emprisonnement avec sursis». Le cas de Taher Belabès, coordonnateur pour le Comité national pour la défense des droits des chômeurs arrêté par la police à Ouargla le 2 janvier, a été également cité. «Les procureurs ont accusé Belabès d'« entrave à la circulation » et d'« incitation à un rassemblement » et l'ont condamné le 3 février à un mois de prison et à une amende de 50000 dinars algériens», ajoute le document. Concernant le volet «Liberté d'expression», HRW estime que si la loi de janvier 2012 sur l'information «a éliminé les peines de prison», elle a «augmenté les amendes pour les journalistes qui commettent des délits d'expression» comme «la diffamation ou le mépris pour le président, les institutions étatiques et les tribunaux». Il est également rappelé que «d'autres délits d'expression imprègnent encore le code pénal». Dans ce chapitre, le rapport de HRW cite le cas de Hicham Aboud, directeur de publication des quotidiens «Djaridati» et «Mon Journal», qui avait été accusé, en mai dernier, de «compromettre la sécurité de l'État en publiant un article sur la santé du président Abdelaziz Bouteflika». Et de noter que les deux journaux ont été interdits «de publier un rapport en première page sur la détérioration de la santé du président sur la base de sources médicales françaises et de sources proches de Bouteflika». LUTTE ANTI-TERRORISTE ET DROITS SYNDICAUX Toujours en 2013, HRW rappelle que «plusieurs militants des droits humains et des dirigeants syndicaux» ont été inculpés pour «infractions liées à l'exercice pacifique de leur droit de se réunir ou d'exprimer leur soutien à des grèves et des manifestations». «Le 6 mai un tribunal a condamné Abdelkader Kherba, un membre du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC), à deux mois de prison et à payer une amende de 20000 dinars après qu'il a distribué des tracts sur le chômage national», ajoute le rapport. En matière de droits syndicaux, le document estime que «les autorités algériennes se livrent à des manœuvres administratives visant à refuser le statut juridique aux syndicats indépendants». Dans le domaine du «contreterrorisme», le rapport de HRW considère que «l'Algérie a renforcé son rôle d'acteur régional dans la lutte contre le terrorisme et a continué à participer au Forum mondial de lutte antiterroriste, un groupe multilatéral que les États-Unis ont créé pour étendre les discussions sur la lutte contre le terrorisme au-delà des pays industrialisés occidentaux». Le document relate aussi les circonstances de l'attaque du cite gazier de Tiguentourine (In Amenas) en janvier 2013 par des «militants liés à Al-Qaïda et affiliés à une brigade dirigée par un homme du nom de Mokhtar Belmokhtar». «Les forces spéciales algériennes ont attaqué le site dans le but de libérer les otages. À la fin de l'épisode, au moins 37 otages étrangers et 29 membres du groupe armé avaient été tués», ajoute le rapport. |
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