Combattre la
cécité et les affections oculaires (cataracte, glaucome) au sud du pays et
permettre à des personnes de recouvrer la vue grâce à la chirurgie ambulatoire
d'ophtalmologie.
Tel est le but du
médecin ophtalmologiste, Kouloughli Mohamed El-Hadi, un nom dont on ne finira
pas de parler dans la capitale des Zianides. Agé de 45 ans, ce tlemcénien s'est
donné pour but de faire le tour du su-ouest du pays pour une noble cause, à
savoir la lutte contre la cataracte qui reste la première cause de cécité en
Algérie. Depuis 2008, il ne cesse de sillonner les régions de Béni-Abbès,
Bechar, Timimoune, Metlili ainsi que de nombreuses zones isolées du Sahara où
les gens vivent dans un environnement difficile (chaleur, sirocco,
poussières?), sous fort rayonnement UV qui provoque maintes lésions oculaires.
Quand je trouve des facilités administratives, je travaille en solitaire avec
mes quelques fidèles collaborateurs tels que Dr. Mabrouki, Dr. Bendeddouche d'Oran. Je travaille également avec l'association
du Dr. Bouallou de Tlemcen. Dans le cas contraire, et pour des raisons
pratiques, je travaille avec des associations caritatives comme Lion's Club de
Blida avec qui j'ai travaillé à Timimoune en 2011 et à Béni-Abbès en mai 2013
ainsi qu'avec TAGEMY de Ghardaïa à Metlili en mars 2013», expliquera à notre
rédaction Dr. Kouloughli. «Dieu merci, ajouterat-il, quand nous donnons le
sourire et surtout la vue -qui est la vie- à ces populations, nous oublions
vite la fatigue et les efforts. Néanmoins nous déplorons et regrettons le même
discours qui justifie le manque ou plutôt l'absence de moyens par : «le budget
n'existe pas pour cette année» ou «il n'existe pas de médecins pour acheter le
matériel». A ce rythme là nous passerons encore des décennies sans rien, car
aucun médecin ne viendra au sud pour «se rouler les pouces» alors que la
population est là et demande des soins dignes de citoyens vivant sur un sol
riche en pétrole. Depuis 2008 à ce jour, notre équipe de bénévoles a opéré plus
de 1500 cas dans ces régions. On imagine un peu combien de dépenses a-t-on
économisé à l'Etat pour ces opérations. Mais, soyons logiques ! Est-ce que
l'Etat doit subventionner le privé ou c'est l'inverse ? Quand vous voyez cette
équipe parcourir plus de 2400 km aller et retour et perdre du matériel et du
consommable dans des accidents de la circulation, comme cela s'est produit en
2011 près de Abadla où un microscope opératoire et beaucoup de consommables ont
été abimés, sans oublier le véhicule 4x4 qui est parti à la fourrière et le
personnel médical qui a failli perdre la vie. En juin 2013, la même chose s'est
produite lors du retour près de Mohammedia. Alors, qui est le gagnant dans
cette affaire ou plutôt qui sont les perdants?» Dr. Kouloughli nous fera aussi
savoir que cette population déshéritée des villages, de Ksour et de localités
enclavées comme Talmine, Guentour, Yakou, Igli, Kerzaze, Cherouine,
Ouled-Aissa, Hiha, Talla etc. bénéficie du même traitement qu'en Europe, car
ces dernières années des laboratoires de médicaments et de matériel de
chirurgie comme Alcon avant et Baush & Lomb maintenant, viennent aider.
«Quoi qu'il en soit, nous sommes décidés à mettre tous nos efforts dans cette
noble cause celle de lutter contre la cécité. Mais si nous pouvons le faire
dans de meilleurs conditions et avec le moins de perte pour tout le monde,
pourquoi pas ? Équiper les hôpitaux des localités pour ramener les médecins et
être au chevet des patients sur place? pourquoi pas ?», conclura cet
ophtalmologiste expérimenté.