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Les diplomates algériens retenus en otages au Mali depuis mars 2012 «
sont toujours en vie» et les négociations pour leur libération se poursuivent,
a indiqué hier le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, au cours
d'une conférence de presse conjointe avec son homologue malien, Zahabi Ould
Sidi Mohamed. « La libération de ces otages revêt une importance capitale et
constitue, de ce fait, une priorité de l'action algérienne », a-t-il précisé
affirmant que « les concertations se poursuivent avec des frères aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur du Mali » pour leur libération. Il a également
fait le vœu de voir ces efforts « couronnés de succès dans les plus brefs
délais ». Le consul algérien et ses collaborateurs ont été enlevés le 5 avril
2012 du siège du Consulat algérien à Gao (nord du Mali). Les sept diplomates
algériens, le consul et six de ses collaborateurs, ont été enlevés par le MUJAO
(Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et conduits vers
une destination inconnue. Selon des sources sécuritaires maliennes, le MUJAO,
qui a revendiqué l'enlèvement, est constitué de Maliens et de Mauritaniens
notamment. Sur le chapitre de la coopération algéro-malienne pour le retour à
la sécurité aux frontières des deux pays et surtout parvenir à unifier les
mouvements touaregs du Nord, notamment le MPLA et Ansar Eddine, le ministre
malien des Affaires étrangères a affirmé de son côté l'existence d'une «
parfaite entente » entre l'Algérie et le Mali en matière de sécurité régionale.
SECURITE DES FRONTIERES «Il y a une parfaite entente entre l'Algérie et le Mali sur ce qu'il faut faire pour relever les défis communs en matière de sécurité et de coopération régionale et sous-régionale », a indiqué le ministre qui a précisé que les Maliens « ont eu à travailler avec (nos frères) algériens sur beaucoup de questions d'intérêt commun, notamment la sécurité aux frontières et la relance de la coopération bilatérale ». Plus direct, il a expliqué que des mouvements armés du Nord-Mali ont demandé à l'Algérie de les aider à élaborer et mettre en place une plateforme en vue de préparer des négociations inclusives entre Maliens. Cette information venant de la bouche du ministre malien des Affaires étrangères confirme en fait que des discussions exploratoires entre des mouvements touaregs rebelles et les autorités algériennes sont en cours depuis quelques temps. Ce que le diplomate malien confirme en indiquant qu'il y a « des mouvements armés maliens qui, de leur propre volonté, ont demandé aux frères algériens de les aider à élaborer et peaufiner une plateforme pour pouvoir se préparer à des négociations inclusives entre Maliens ». Ces mouvements « en ont fait la demande eux-mêmes au gouvernement algérien, lequel a immédiatement informé le gouvernement malien, qui a apprécié la démarche », a-t-il dit. Il ajoute cependant qu'il n'y a « pas eu de négociations secrètes, ni d'agenda caché et tout le monde sait qu'il y a un problème dans le nord du Mali ». « Il s'agit d'un problème interne au Mali qui doit être résolu par les Maliens eux-mêmes », a-t-il encore expliqué. Le nord du Mali, après l'opération militaire française en 2013 est plus ou moins sécurisé, les villes qui avaient été prises par les terroristes d'Aqmi et le Mujao, qui détient les diplomates algériens, ont été libérées. Aujourd'hui, le problème de la cohabitation des mouvements rebelles touaregs se pose de nouveau, le MNLA n'ayant pas tout à fait renoncé à sa revendication de sécession du nord du Mali. Le ministre malien a sur ce sujet indiqué que « la démarche algérienne, qui a été entamée, vise à faciliter le dialogue inter-malien, et que les mouvements maliens du Nord « ont répondu favorablement et d'autres vont certainement venir et rattraper le train en marche ». « Tout cela s'inscrit dans l'esprit de parachever les accords de Ouagadougou », signés en juin dernier entre les autorités maliennes et les rebelles touaregs, a-t-il rappelé. Le ministre malien a ajouté que ces efforts entrent dans « une démarche globale » visant à rétablir la paix au Mali et a invité tous les pays voisins et les partenaires du Mali à contribuer à cette démarche. Mais, le ministre algérien des Affaires étrangères a relativisé la situation en relevant que ces discussions entre des hauts responsables algériens et des chefs des mouvements du nord du Mali sont « exploratoires » en vue de la relance du dialogue inter-malien. « Nous ne sommes pas encore arrivés à une phase permettant de dire que le dialogue inter-malien est bel et bien relancé », a-t-il affirmé, soulignant que l'Algérie et le Mali « sont d'accord » pour que le dialogue inter-malien soit abrité par la capitale Bamako. En tout état de cause, « l'Algérie a informé tous les pays voisins et les partenaires régionaux et internationaux de la tenue de ces discussions exploratoires », a-t-il assuré en notant que la visite à Alger du président malien est « une bénédiction tout à fait éloquente de cet effort algérien ». Enfin, une réunion bilatérale entre les experts des deux pays est prévue en février pour sécuriser davantage les frontières algéro-maliennes. Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a effectué samedi et dimanche une visite de travail de deux jours en Algérie. |
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