Comme prévu,
l'ouverture des plis concernant l'appel d'offres national pour la réalisation
du 5e boulevard périphérique, connu aussi sous le nom de la «2e rocade sud»,
pour la première section entre Belgaïd et El-Kerma, sur 21 km, a eu lieu
mercredi au siège de la DTP. Au total, 29 plis ont été ouverts lors de cette
séance publique, qui a pris de longues heures, pratiquement de 14h à 18h30, en
présence des représentants des soumissionnaires. Sur le plan purement
organisationnel, il faut noter que l'espace mis à disposition pour la
circonstance, en l'occurrence une petite salle au rez-de-chaussée de l'ex-Ponts
et Chaussées, grossièrement meublée et dépourvue de supports d'affichage (même
pas un tableau mural où l'on peut transcrire les éléments-clés des offres pour
une meilleure transparence de cette mise en concurrence) et d'outils
multimédias, sans parler des commodités les plus élémentaires indispensables
pour «l'humanisation» de ce service. Soit dit en passant. Il faut préciser que
sur les 29 soumissions, 24 concernaient la partie «route» du marché, alors que
le reste (5) avait trait à la partie «ouvrages d'art». A ce propos, il faut
rappeler que la partie «route» est scindée en 5 lots, d'une distance de 4 km,
pour les quatre premiers lots, et de 5 km pour le 5e et dernier lot, tandis que
la partie «ouvrages d'art» est sectionnée en 4 lots, des échangeurs. Parmi les
entreprises en lice pour décrocher une partie de ce marché ou sa totalité, il y
a lieu de relever certaines qui se sont constituées en groupements, publics ou
privés. D'une première lecture sommaire des offres financières reçues ressort
ce fait pour le moins «anormal», à savoir le décalage extraordinairement énorme
entre les montants proposés par les soumissionnaires pour un même lot. A titre
illustratif, on relève une divergence allant jusqu'à 1,5 milliard de DA, voire
un peu plus, pour un même lot de la partie «route» du projet. Surenchère ou
casse de prix, c'est selon. On peut faire la même remarque pour les durées
d'exécution proposées. En principe, ceux qui font dans les pratiques
spéculatives, au détriment de la qualité, s'élimineront par eux-mêmes, en fin
de course, la commission d'évaluation des offres étant intransigeante quant au
respect des normes et des règles d'art. Mais, d'ores et déjà, il y a une
poignée de soumissionnaires qui seront écartés de facto, pour, entre autres
griefs, défaut de certificat d'éligibilité ou la caution, par exemple. Reste à
savoir, cependant, combien de temps va prendre l'examen de toutes ces offres
techniques et commerciales pour retenir les mieux-disants qui auront à exécuter
ce projet. A ce sujet, il faut rappeler que le maître de l'ouvrage, par la voix
de la directrice des travaux publics (DTP), s'était engagé devant le wali pour
l'entame des travaux de réalisation du 5e boulevard périphérique au courant du mois
de février prochain. Une échéance qui s'apparente à une mission singulièrement
difficile, plutôt une gageure à y voir de plus près.
Ce projet, inscrit
à l'indicatif du secteur des TP, scindé en deux sections, devra relier la
commune de Misserghine à la localité de Belgaïd, sur une distance de 35 km et
devra s'ajouter au 4e boulevard périphérique qui a été livré en 2006,
souligne-t-on. Cette voie de communication qui compte 12 ouvrages d'art, dont 8
échangeurs, relie les localités de Misserghine, Aïn El-Beïda, Es-Sénia et
Canastel. Cette voie express est très empruntée par les automobilistes surtout
ceux venant des wilayas limitrophes, Tlemcen et Aïn Témouchent. La réalisation
du 5e boulevard périphérique s'inscrit dans le cadre de la politique du secteur
des travaux publics pour la création de routes d'évitement afin de désengorger
la circulation et supprimer les points noirs au niveau du tissu urbain des
grandes villes. Il est à noter également que le coût de la première tranche du
projet d'une distance de 21 km est estimé à 7 milliards de DA. La deuxième
tranche, de 14 km, aura la particularité de longer la grande Sebkha d'Oran.
Elle aura pour point de départ le point kilométrique à hauteur du marché de
gros des fruits et légumes à El-Kerma, pour arriver au lieudit Rocher, à
l'entrée de la commune de Misserghine.