
Bien qu'il n'ait
pas encore annoncé officiellement sa candidature pour la prochaine élection
présidentielle, M. Ali Benflis a presque achevé la préparation logistique de sa
campagne électorale. Après avoir configuré ses canaux de soutien à travers
d'autres wilayas phares, il a procédé avant-hier à l'installation de son
directeur de campagne de la wilaya de Constantine, M. Abdelhakim Kherrab en
l'occurrence, de sont état avocat et ancien militant du FLN. L'installation,
par les soins mêmes de M. Ali Benflis, a eu lieu mardi dernier à Alger, nous a
affirmés M. Mohamed Tahar Boudouda en sa qualité de coordinateur régional de la
campagne de l'ex-chef du gouvernement. Ainsi, sur le plan de la préparation de
la campagne électorale, M. Ali Benflis semble prendre le devant des évènements
; il se trouve même qu'il est en train de damer le pion à ses adversaires. En
tout cas, c'est la première direction de campagne électorale qui s'installe
dans la Ville des ponts. Dans ce contexte, M. Med Tahar Boudouda, lui aussi
ancienne figure du FLN, soutiendra que l'annonce officielle de la candidature
de M. Ali Benflis au poste de la magistrature suprême devrait avoir lieu
dimanche prochain. Tout demeure encore lié à la convocation du corps électoral,
prévue normalement pour ce vendredi, mais la candidature de l'ex-chef du
gouvernement à la présidentielle de 2014 ne fait pas l'ombre du moindre doute.
Dix ans après son échec dans le détournement en sa faveur de l'appareil ou la
machine électorale du FLN, suivi par un autre échec (somme toute logique ou
automatique) à la présidentielle de 2004, Benflis revient sur le pas de ses
ambitions avec un plus dans ses convictions. Les « hésitations » du clan
présidentiel pour se prononcer ou trancher clairement dans l'option du 4ème
mandat pour Bouteflika, l'absence de figure charismatique dans le décor des
candidats potentiels et les garanties d'un scrutin transparent, tant de
facteurs qui confortent la thèse d'un terrain, plus qu'à tout autre moment,
propice à la compétition. M. Ali Benflis, bien au fait des dessous du système
politique algérien, doit avoir une idée plus précise à ce sujet. « A défaut, il
n'aurait jamais présenté sa candidature », prétendent des observateurs avertis
de la scène politique nationale. Aussi, l'ex-chef du gouvernement qui compte
toujours d'innombrables fidèles dans les rouages du FLN, ne manquera pas
d'exploiter à fond le marasme qui imprègne le climat au sein de ce parti.
Ira-t-on aujourd'hui encore chercher le soutien des cadres du FLN et par une
manœuvre subtile accentuer davantage les divisions qui secouent ses rangs, chose
qui affaiblirait immanquablement le clan présidentiel ? Le coordinateur
régional de la campagne de M. Ali Benflis répond par un sourire malicieux. « Il
est quasiment certain qu'on puisera dans ce vivier électoral, mais il y a aussi
de nouvelles figures et d'autres parti(e)s qui soutiennent la candidature de M.
Benflis », affirme notre interlocuteur.