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Si les textes réglementaires sont respectés et le
corps électoral convoqué vrai semblablement demain ou au plus tard ce vendredi,
le président de la République sortant aura exactement 45 jours pour se
prononcer sur sa participation ou non à la présidentielle d'avril prochain.
C'est la première fois depuis qu'on évoque ce fameux quatrième mandat et devant
le silence présidentiel qu'un délai physique est imparti à Bouteflika pour
sortir de son mutisme.
Un mois et demi, c'est beaucoup et trop court en même temps pour des états-majors politiques dont la seule carte à jouer est celle de la figure «révolutionnaire» et du statut de leader accordé au présent chef de l'Etat. Le FLN de Saâdani et le Taj de Ghoul font partie de ce contingent d'inconditionnels et de zélés serviteurs d'une candidature de Bouteflika malgré tous les doutes qui entourent son état physique général. Sinon rien de nouveau dans le paysage politique algérien où l'horizon reste désespérément bouché par l'incertitude née par le flou entretenu autour des intentions de Bouteflika. Le décor étant planté avec la convocation du corps électoral, sauf imprévu de dernière minute, on entre de plain-pied dans la phase concrète de l'élection et la concrétisation des candidatures restées en suspens comme celle de Benflis. Avec un code électoral des plus classiques, des textes qui balisent les candidatures et des articles qui en éliminent d'ores et déjà les plus «exotiques», la course pour la récolte des signatures, exigées par l'article 139 de la loi de janvier 2012, pourra commencer. Si pour certains postulants à la magistrature suprême cette obligation est considérée comme un détail, pour d'autres les 600 signatures individuelles d'élus locaux, de wilayas ou de parlementaires et réparties au moins à travers 25 wilayas restent du domaine de l'inaccessible. Même l'autre formule, qui consiste à collecter 60.000 signatures individuelles également à travers au moins 25 wilayas du pays, est un obstacle insurmontable pour des candidats en mal d'ancrage social ou de relais partisans. Un premier écrémage se fera automatiquement avec cette première condition stipulée dans la loi électorale, car on voit mal comment des élus, à quelque niveau qu'ils soient, cautionner un autre candidat que le chef de l'Etat si d'aventure il vient à officialiser sa participation. Même Benflis, pourtant soutenu et appelé par de nombreuses personnalités nationales à se présenter une deuxième fois à la course à El Mouradia, ne pourra pas surmonter ce premier obstacle. Les différents comités de soutien à sa candidature devront logiquement et aisément récolter les 60.000 paraphes des électeurs à travers le pays. Pour le peu qui reste, à l'image des habituels lièvres engagés pour faire bonne figuration et donner l'illusion d'une élection ouverte, gageons qu'ils suivront le même chemin en allant glaner les signatures des électeurs. Et même si Bouteflika ne sera pas candidat à sa propre succession, les choses ne changeront pas et le nom coopté qui le remplacera sera certainement soutenu par l'Administration et les partis traditionnellement acquis à la présidence. |
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