La direction
régionale des Douanes algériennes de Constantine a indiqué, hier, que ses
agents ont procédé, cette semaine, à la saisie, au port de Skikda, de pas moins
de 7 conteneurs renfermant des milliers de colis contenant des produits
pyrotechniques (pétards, fumigènes, fusées, etc) et destinés à la vente dans la
région-est. Cette marchandise dangereuse était renfermée dans quelque 3.611
colis, totalisant près de 1,2 million de pétards de tous genres et de
différentes dimensions, a expliqué cet inspecteur.
Une fois connue
sur la place constantinoise, l'information a suscité beaucoup de commentaires .
« Nous avons froid dans le dos, en pensant aux dégâts que pourrait causer cette
quantité de matières explosives dangereuses », nous ont déclaré, hier, des citoyens
du centre de la ville de Constantine. Et ils n'ont pas manqué de lier cette
information au phénomène des accidents causés par les pétards qui explosent, et
ce, en évoquant ceux qui ont touché, dernièrement, des jeunes qui n'ont pas su
manipuler ces produits à risques dangereux, a provoqué un recul certain dans la
vente et l'utilisation des produits pyrotechniques, pour marquer cette fête. Et
c'est ainsi que de nombreux Constantinois, d'un certain âge, partisans de la
fête, constatent que la célébration, cette année, du Mawlid En-nabaoui, date
anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed (QSSL) à Constantine, a été,
quelque peu, biaisée à cause des nouvelles diffusées, chaque jour, par les
médias et amplifiées par la rumeur, sur les accidents survenus dans tel ou tel
quartier et consécutifs à la mauvaise utilisation des produits pyrotechniques.
« De notre temps, ont-ils souligné, on utilisait aussi les pétards, mais pas de
façon irrespectueuse comme le font les jeunes d'aujourd'hui. Il n'y avait pas que
les pétards, pour fêter l'évènement mais, encore, de nombreuses autres manières
saines et qui ne manquent pas d'une certaine culture». Et il faut dire que ces
derniers jours qui ont précédé la date officielle du mardi 14 janvier, n'ont
pas été marqués, comme à l'accoutumée, par ces manifestations bruyantes, «
explosives » des jeunes qui trouvent dans le jet des pétards qui explosent, à
tout-va, un sujet d'amusement et de plaisanterie, mais qui débordent souvent en
accidents, parfois tragiques. Comme celui dont a été victime, vendredi dernier,
ce jeune de Didouche Mourad à qui on a amputé la main droite, déchiquetée par
l'explosion d'un paquet de pétards du genre «saucisses». Par ailleurs la
controverse née de la question de savoir si c'est licite ou illicite (yadjouz
ou la-yadjouz) de célébrer cette fête, a eu, pour effet, de partager la
population et de provoquer un manque d'engouement pour la fête. L'évènement,
toutefois, a été commémoré dans la piété et le recueillement dans les mosquées
et les lieux de culte, sous l'égide du secteur des Affaires religieuses. Reste
à dire qu'au niveau des ménages, les repas traditionnels confectionnés, à cette
occasion, ont été de mise, hier soir.