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Situation catastrophique, selon un rapport du ministère : Un plan de sauvetage pour le CHU d'Oran

par Salah C.

La nouvelle démarche initiée par le ministère de la Santé sous l'ère de Abdelmalek Boudiaf qui consiste à établir un état des lieux exhaustif et sans complaisance de l'ensemble des structures de santé publique, suivi d'une feuille de route pour chacune d'elles, est actuellement en phase d'application. Pour le CHU d'Oran, des objectifs à court terme avec des délais ont été fixés. Le CHUO est un cas exceptionnel en Algérie car présentant des paradoxes en raison de ses capacités notamment en matière de compétence, mais demeure en deçà des attentes aussi bien des malades que du personnel pléthorique qu'il recèle. Pour de plus amples détails, M. Benali, le nouveau directeur général, se réfère au rapport d'inspection établi par le ministère de la Santé pour faire remarquer que « le ministre a tout à fait raison et ce rapport conclut que la situation est catastrophique ». Le document en question comporte les observations pour l'ensemble des services et globalement les défaillances relevées relèvent de l'hygiène, des équipements en panne et des mauvaises conditons de prise en charge des malades. Il rappelle les propos du ministre qui s'est interrogé sur cette situation anachronique au momment où l'Etat mobilise d'importantes sommes d'argent, alors que la qualité de service laisse grandement à désirer et les résultats sont négatifs. A titre d'exemple, les conditions sanitaires les plus basiques, la présence du praticien à son poste où encore le port des blouses par le personnel en service font défaut, dira le premier gestionnaire du CHUO. Sur la base de ce rapport accablant, un plan de sauvetage du CHU comportant 24 points a été fixé par la tutelle avec la mise sur place d'un suivi permanent et ceci est valable pour tous les établissements hospitaliers. Il s'articule notamment sur la nécessité de faire fonctionner tous les équipements disponibles ainsi que sur l'assiduité du personnel et sur les conditions d'hygiène. Le ministère précise que ces trois objectifs devraient être atteints avec des échénaces relativement courtes fixées entre la tutelle et le gestionnaire afin de passer à une étape qualitativement supérieure. Ces délais, note M. Benali, diffèrent selon la complexité du correctif. Ainsi, au service des urgences, des malades incubés étaient admis dans les services de garde et il a fallu 3 jours pour qu'ils soient transférés dans un service approprié. Ainsi, les gardes où, théoriquement, la durée de séjour est courte et actuellement les patients gardés en réanimation se trouvent dans de meilleures conditions. Toujours aux UMC, l'échographe en panne depuis plusieurs mois a été remplacé par un autre et les patients sont pris en charge sur place, de même que pour les deux scanners en panne, dont l'un a été remis en marche en attendant de prendre en charge le second pour lequel une ligne de crédit a été demandée afin de commander les pièces chez le fournisseur allemand. Ce qui reste inexplicable c'est l'IRM, acquise depuis des mois. Sa mise en service ayant nécessité juste une initiative interne. « Pourquoi accepter comme fait accompli l'existence d'un CHU parallèle fonctionnant en dehors de l'officiel ? » Telle est la question posée par le DG faisant allusion aux prestations données en dehors de l'hôpital, alors que ce dernier est amplement équipé. En clair, ces obligations de résultats devraient être matérialisées dans le temps en ce sens que le CHUO détient les moyens pour être leader au plan régional et même national, note le même responsable. Le CHU d'Oran est équipé du seul et unique laboratoire de toxicologie au niveau national ; il suffit de quelques minimes installations pour qu'il soit opérationnel. Cet objectif sera atteint dans une quinzaine de jours, révèle le même interlocuteur, rappelant qu'il a été réalisé en partenariat avec l'université et doté d'équipements de plus de 5 milliards. Ce qui demeure paradoxal c'est le fait que la demande existe et, à titre d'exemple, les services de police en ont besoin pour leurs investigations ainsi que la recherche scientifique. La cardiologie également dont l'équipement est hors service pour une question de logiciel sera fonctionnelle dans quelques jours. Sur la place d'Oran, seul un privé prend en charge ces examens avec des investissements beaucoup moins importants que ceux du CHU. Sur le plan des compétences, même l'EHU ne détient pas le potentiel du CHU. A titre d'exemple, l'unité de la greffe de la moelle qui est à l'arrêt, alors qu'il a fallu une initiative interne pour relancer les travaux et, dans un mois, ce service sera également opérationnel d'autant que le seul référent en hématologie exerce au CHU. A moyen terme, trois services seront réalisés dont les urgences pédiatriques et la réanimation. Pour rappel, tous ces services ont été inscrits dans le programme de mise à niveau lancé en 2011. Le non fonctionnement du banaliseur acquis pour une somme de 5 milliards pour le traitement des déchets hospitaliers pose aussi des interrogations et ce au moment où des tas de déchets sont exposés. A une question sur l'application de la contractualisation des hôpitaux avec les organismes de sécurité sociale, un texte réglementaire promulgué en 2001 et demeure encore lettre morte, M.Benali précise que le CHU d'Oran est « techniquement prêt » pour cette nouveauté et actuellement tout acte médical est facturé à blanc. Cependant, la dépendance de la santé publique du trésor ne peut pas durer indéfiniment, même s'il s'agit d'un des pilliers du service public national, devait nous préciser M. Benali. A ce titre, il est à rappeler que cette loi demeure inerte en raison de la non fixation des tarifs de remboursement des actes médicaux par le ministère du Travail, alors que celui de la Santé a actualisé la nomenclature des actes médicaux.