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La grogne dans l'Education enfle : Les syndicats sur le pied de guerre

par Yazid Alilat

Le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) est sur le pied de guerre. Trois mois après le débrayage du mois d'octobre, le Cnapest revient sur ses revendications essentielles liées à l'amélioration des conditions de travail, la rémunération et la médecine du travail. La réunion du Conseil national samedi à Alger avec la présence des représentants de 45 wilayas a donné le ton aux grands préparatifs d'un vaste mouvement de concertation au sein des instances de ce syndicat pour préparer une réponse appropriée au «dilettantisme» du ministère de tutelle, selon un communiqué du Cnapest. Le syndicat indique ainsi dans un communiqué parvenu à notre rédaction que son Conseil national a tenu samedi une réunion de coordination au cours de laquelle il a été constaté une «fuite en avant du ministère» concernant les revendications des enseignants et même du syndicat. Le Cnapest relève dans le même communiqué «le reniement du ministère de ses engagements» contenus dans le PV de réunion du 21 octobre dernier, ce qui a «provoqué un manque de confiance» dans la tutelle et ses responsables. C'est ainsi que le Conseil national du Cnapest, selon le même document, a remarqué «un manque de volonté manifeste du ministère et des pratiques irresponsables qui auraient pu mener vers la levée du gel d'une grève générale». Cependant, note le Conseil national du Cnapest, il a été décidé de laisser une telle décision aux enseignants «à qui il revient de faire respecter leur syndicat et arracher leurs revendications». Le Conseil national du Cnapest publie dans ce communiqué une liste de 10 revendications portant notamment sur «le réajustement de la prime de zone selon la nouvelle grille des salaires avec effet rétroactif depuis le 1er janvier 2008, la tenue d'une réunion tripartite (Cnapest/ministère/Fonction publique) pour trouver des solutions à certaines catégories d'enseignants et professeurs, l'intégration dans l'enseignement secondaire de professeurs et enseignants titulaires de diplômes de l'Ecole nationale supérieure (ENS),la médecine du travail, et l'arrêt du harcèlement du syndicat et des syndicalistes. A l'issue de la réunion de samedi 11 janvier, le Cnapest a appelé les enseignants à tenir des réunions locales et de wilayas entre le 18 et le 21 janvier prochains pour préparer une réunion du Conseil national le 25 janvier. Ce prochain conclave devrait décider, estime-t-on, les responsables du Cnapest à prendre une position commune avec l'aval des enseignants pour poursuivre leurs revendications. Au mois d'octobre dernier, le Cnapest avait observé une grève de plusieurs jours à l'appui des mêmes revendications, mais aucune solution n'a été trouvée avec le ministère. Le ministre de l'Education nationale, Rafik Baba Ahemd, avait déjà affirmé durant cette grève que la majorité des revendications du Cnapest, dont l'augmentation des salaires, avaient été «largement satisfaites dans le passé». De son côté, le Cnapest avait affirmé que la grève était «la seule solution pour faire aboutir les revendications d'ordre social et professionnel des enseignants». La grogne dans le secteur de l'Education est en fait revenue au premier plan à la fin du mois de décembre dernier après une réunion de l'Union nationale des personnels de l'Education et de la Formation (Unpef) qui a décidé d'observer une grève cyclique d'une journée à partir du 26 janvier. Un débrayage qui serait le résultat de l'échec de la dernière réunion, tenue le 29 décembre entre le ministère de tutelle et neuf syndicats du secteur, dont le Cnapest et le Snapest. L'Unpef, à l'issue de la dernière réunion de son Conseil national, avait décidé la reprise de son débrayage pour dénoncer, selon un communiqué du syndicat, «le désengagement de la tutelle qui a renoncé à ses promesses».