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Alors qu'on croyait à une réconciliation durable entre les antagonistes
au niveau de l'unité de voisinage (UV) N°14 à la nouvelle ville Ali Mendjeli,
une réconciliation menée depuis quelques semaines sous les auspices de M.
Abdelhamid Aberkane, maire d'El-Khroub, la situation s'est soudainement
dégradée ces dernières 48 heures.
Pourtant, ce «pacte de paix» convenu entre les belligérants, qui se sont regroupés récemment autour d'une table garnie de gâteaux, aura tout juste résisté près d'un mois à la tentation de la violence. Le retour, ces deux derniers jours, aux affrontements violents entre les bandes de Fedj Errih, d'un côté, et celles de Oued El Had, de l'autre, particulièrement dans la nuit du vendredi au samedi, fait craindre le pire aux habitants qui ont franchement perdu tout espoir de revivre dans le calme et la sérénité. L'atmosphère de terreur imposée par les violences qui sévissent encore à l'UV N°14 (nouvelle ville Ali Mendjeli) a contraint plusieurs familles à fuir les lieux, surtout dans la nuit du vendredi au samedi. «Les familles qui habitent dans des appartements du rez-de-chaussée et du premier étage ont trouvé refuge pour la plupart d'entre elles dans les véhicules stationnés loin du quartier mis à feu et à sang», affirme un riverain. Celui-ci brossera un sombre tableau de la situation qui imprègne l'atmosphère dans ce quartier. «Attaques aux cocktails Molotov, échauffourées aux armes blanches, dont des épées d'un mètre de long, et jets de pierres dans toutes les directions, n'épargnant ni personnes ni biens privés», le vécu des habitants de l'UV N°14 est ainsi cadencé. «Plusieurs blessés ont été transportés en urgence vers l'hôpital dans la nuit d'avant-hier, certains dans un état grave, à l'exemple de ce jeune qui a reçu en pleine poitrine une bouteille de gaz butane jetée à travers une fenêtre d'un étage supérieur», témoignent des habitants. «Plusieurs appartements ont été saccagés, ainsi que des véhicules stationnés dans le périmètre, gravement endommagés, et dont les propriétaires ont déposé des plaintes pour destruction de bien d'autrui», tel est le bilan des dégâts matériels. Dans ce sillage, l'intervention de la police s'est soldée par 18 arrestations opérées dans les rangs des antagonistes. Pour rappel, plusieurs autres individus arrêtés au mois de novembre dernier ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme (entre 7 et 2 ans) et il se trouve même que des femmes soient parmi les personnes condamnées à la prison avec sursis. Ceci, pour dire que la «guérilla» n'est plus l'apanage des seuls jeunes, car il existe parmi eux des femmes et des individus dont l'âge atteint les 50 ans. «Bien sûr, tout commence par des faits anodins, dira un riverain autour des raisons profondes qui perturbent depuis huit mois la vie des habitants, des jeunes qui se bagarrent et qui font propager le conflit sur une plus grande échelle». Dans le fond, affirment des officiers de police, le conflit n'a aucune motivation politique, ni une quelconque velléité de provoquer des troubles sur une grande échelle. Les résultats des investigations menées dans ce sens par les services de sécurité mettent les causes de ces échauffourées sur le compte d'une inimitié entre les habitants des deux ex-bidonvilles, Oued El Had et Fedj Errih en l'occurrence, plutôt habitués à une vie close entre membres de grandes familles regroupées dans les deux bidonvilles et qui réagissent dans cet esprit tribal pour régler les différends, assure-t-on. Ajoutant dans ce sillage que dès lors qu'ils sont aujourd'hui relogés dans un même espace, «chacun essaie de montrer ses muscles pour dissuader l'autre de s'approcher de son territoire». Rappelons que ces violences ont débuté au premier jour de l'Aïd El-Adha et ne semblent guère s'atténuer avec le temps, comme cela a été le cas pour des situations similaires vécues par les nouveaux relogés. Et toutes les actions de «proximité» initiées par les services de sécurité, ainsi que la diligence des imams et autres élus locaux, n'ont pas pu circonscrire ces feux de la fitna. «C'est tout juste si les affrontements se calmaient par moments, mais ils reprennent à l'improviste, à tout instant du jour et de la nuit», nous dira dans ce contexte un père de famille. Hier, encore, les accès au quartier de l'UV N°14 étaient totalement bloqués par les belligérants, qui ne laissaient personne ni pénétrer ni sortir de ce périmètre des plus laids voisinages. |
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