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Le malaise est toujours perceptible chez les deux communautés
antagonistes qui craignent que cette crise perdure en dépit de l'annonce de la
suspension de la grève des commerçants qui a été annoncée hier par les quatre
éléments composant la cellule de coordination et de suivi, représentée par M.
Siousiou Mustapha, président de l'Union générale des commerçants, M. Babaz
Khoudir, membre de la Ligue des droits de l'homme, M. Babaoumoussa Hammou,
porte-parole du FFS, et de M. Chekebkeb Salah, représentant les notables de la
commune de Ghardaïa. Selon les membres de ce comité de coordination et de suivi,
seul chargé de négocier avec les autorités au nom des commerçants issus de la
communauté mozabite, la suspension de la grève et la réouverture des commerces,
qui prendra effet à compter de ce mercredi, n'est que temporaire. Elle ne
durera que 30 jours, c'est-à-dire le temps nécessaire pour voir les résultats
quant à l'application sur le terrain des promesses concernant les
revendications qui ont été soulevées lors de la rencontre des notables avec le
Premier ministre, à savoir le renforcement de la sécurité, juger les officiers
et agents de police accusés d'avoir pris position avec les jeunes malékites.
Dédommager tous les commerçants dont les magasins ont été pillés et incendiés.
De même pour les habitations.
Dans toute la ville de Ghardaïa, la sécurité est nettement renforcée depuis près d'une semaine. Toute la ville est sous haute surveillance, gendarmes et policiers? Aucun coin n'est laissé sans surveillance. Aujourd'hui, tout est fait pour que la situation revienne à la normale. N'empêche que selon des témoignages, certains écoliers mozabites, parmi ceux qui avaient repris le chemin de l'école hier matin, ont été agressés dans l'enceinte même, ainsi qu'à l'extérieur des deux collèges «Ourida meddad» et «Abderrahmane Ibn Rostom», et ce au vu et au su des policiers qui sont positionnés devant ces établissements. Devant de telles situations douloureuses, comment arriverons-nous à faire prévaloir les valeurs de cohérence, de concorde et de dialogue en tant que solution pour sortir de cette crise ? C'est encore le flou total. Depuis 12 jours, aucun commerce n'avait ouvert et des écoliers ont boycotté les cours. Depuis le 27 décembre dernier, les commerçants de la communauté mozabite ont, sur appel de l'Union générale des commerçants de la wilaya de Ghardaïa, baissé leur rideau. Depuis, Ghardaïa donne l'image d'une ville fantôme. Depuis peu, deux délégations représentant les deux communautés en conflit depuis bientôt deux semaines ont été reçues par Sellal et la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Mme Souad Bendjaballah, dans le but de mettre en application sur le terrain les mesures d'urgence prises à l'initiative du président Bouteflika, d'apaiser la situation entre les antagonistes et étudier les revendications de la population locale, particulièrement celle ayant souffert durant les derniers regrettables événements. Aujourd'hui sur le terrain, les Mozabites semblent visiblement refuser les médiations, que ce soit celle de Sellal, (du fait qu'elles n'ont pas donné les résultats assurés), celle du représentant du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, ou celle de la délégation qui a été dépêchée à Ghardaïa par le Haut Conseil islamique (HCI). |
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