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Visite du 1er ministre : «On souhaite que Mascara soit le premier pôle agricole du pays»

par Notre Envoyée Spéciale A Mascara: Ghania Oukazi

Les projets inscrits dans la visite de Abdelmalek Sellal précisent d'emblée la vocation de la région qui est éminemment agricole.

C'est un Premier ministre quelque peu fatigué qui a foulé hier matin la terre maasecrie (mascarienne). Terre parce qu'elle ne peut être consacrée que pour l'agriculture tant son caractère arable est incontestable. Mascara reste probablement la région la plus respectueuse de cette vocation. Ses terres agricoles semblent à vue d'œil grandement préservées. Le béton n'a pas (encore) sévi comme partout dans le pays. Sur 6 projets, 4 relèvent du secteur agricole. Sellal a ainsi visité hier le chantier d'un projet d'AEP et le couloir Mohammadia-Sig à partir du projet MAO (Mostaganem-Arzew- Oran), la mise en service d'un périmètre de 4993 hectares, l'exploitation agricole des consorts Saharaoui sans compter l'unité agroalimentaire Metidji « Moulins Chorfa ». Les deux autres chantiers concernaient la réalisation du nouveau pôle urbain de Mohammadia et celui universitaire. Le 1er ministre a précisé qu'il s'agit de sa première sortie en ce début d'année pour souligner que «nous sommes très confiants et optimistes pour ce que peut nous apporter cette année comme bien». Et comme pour convaincre davantage, il ajoute « celui qui rend visite à Mascara ne peut qu'emporter du bien avec lui». Il fera part «des bontés de la région et ses terres généreuses». Et sans conteste, il évoquera l'émir Abdelkader, natif de Mascara, fondateur de l'Etat algérien moderne. «Le cavalier, le politique, l'homme de lettre soufi», a affirmé Sellal. Il saluera la lutte contre le colonialisme français menée par l'Emir sur tous les fronts en soulignant que « c'est ça l'histoire, c'est ça la réalité de la région». Ce qui l'emmènera à se remémorer les années du terrorisme pour affirmer «la nécessité de la paix et de la sécurité et la réconciliation nationale». Son appel à la condamnation de la haine est pressant. «L'Emir nous a appris ce que veut dire la citoyenneté qui doit reposer sur le droit et le devoir pour que se construise l'Etat de droit et du respect des libertés », a-t-il martelé. Sellal prêchera en faveur «du dialogue et de la culture de la paix civile». Ses appels avaient certainement comme référant la situation dans la M'zab mais il n'en dira rien. Sauf peut-être qu'il irait lundi prochain à Ghardaïa pour passer El Mawlid Ennabaoui Echarif avec les habitants de la région.

On n'en saura pas plus. D'ailleurs, l'information n'a pas été confirmée.

Le 1er ministre parlera du développement du pays « hors hydrocarbures » bien sûr. Il donnera des chiffres sur la situation économique du pays en premier celui de l'inflation qu'il juge diminuée du point de vue taux et conséquences sur le niveau de vie des ménages.

LES CHIFFRES DE SELLAL

«En 2011, l'inflation était de 4,5%, en 2012 de 8,9% et à fin 2018 de 3,4%, ce qui prouve que le pays a une économie d'un niveau acceptable, c'est d'ailleurs reconnu par le FMI», a-t-il dit convaincu. Il parlera du chômage qu'il qualifie de «préoccupation majeure du gouvernement» dont « l'objectif est de créer des richesses pour créer des emplois ». Il a déclaré que le taux de chômage en 2011 était de 10%, en 2012 de 11% et en 2013 de 9,8, moins de 10% en tous cas». Le chômage des universitaires était, selon lui, en 2011 à 16,1%, en 2012 à 15,2% pour être en 2013 à 14,3%. Il appelle à déployer « encore des efforts. » Il n'omettra pas de noter que « l'endettement, on en a fini avec, grâce à la bonne gouvernance qui nous permettra d'ailleurs de poursuivre ses avancées avec beaucoup de conviction parce que la vision est aujourd'hui claire ».

Il affirmera encore comme pour convaincre son auditoire constitué d'un grand nombre de représentants de la société civile de la wilaya de Mascara que « ces chiffres, ce sont des réalités reconnues, calculés sur des normes universelles ».

Pour le 1er ministre, la vocation agri

cole de la région est évidente. « On souhaite que Mascara soit le premier pôle agricole du pays », lance-t-il. Il indiquera à l'occasion que le secteur couvre 70% des besoins du pays en matière de produits agricoles. «Nous n'importons que 30%», estime-t-il. Il souligne la nécessité de la modernisation du secteur et lance un appel aux jeunes pour s'y investir. « Il y a aujourd'hui une stabilité dans le pays, l'Algérie est devenue une référence dans plusieurs domaines, il faut un développement qualitatif, le pays a toutes les potentialités pour y arriver », a-t-il dit. Il continuera d'appeler à « la culture de la paix et de l'amour entre les Algériens ».